Regardez une gravure représentant un visage de Frank Auerbach, comment il se désintègre en égratignures, bâtons et rayures : un jeu de Mikado dans lequel la personnalité de la personne représentée est impitoyablement exposée.

La grande toile rouge d'Andrew Litten est également expressive : au milieu, un maigre petit garçon entassé sur une chaise tordue. Il s'accroche à un petit hélicoptère comme un câlin pour le maintenir debout.

L'oeuvre de George Grosz est radicale à la fois dans la forme, avec des personnages dessinés aux lignes acérées, et dans le contenu, avec un commentaire tout aussi pointu sur la société entre et pendant les deux guerres mondiales. Le même commentaire sans fard peut être lu dans les toiles et les gravures de Kate McCrickard, qui dépeignent les dessous décadents de Paris aujourd'hui.

Il y a le sous-estimé Godfried Vervisch (1930-), qui a grandi dans la ville petite-bourgeoise d'Ypres et qui crie haut et fort dans une oeuvre idiosyncrasique pleine d'introspection auto-tourmentante. Deux oeuvres majeures sur papier, rarement vues, témoignent de sa puissance expressive.

Dans l'ancienne brasserie Leroy du Douvieweg à Watou, Frances Blane expose un triptyque abstrait au pinceau sauvage. C'est un accroche-regard qui est accompagné de manière appropriée par les formes organiques ressemblant à de la peau créées par Frauke Wilken.