Festival E-réel

L’avatar, par-delà la simple représentation de notre présence dans un espace cyber, constitue la possibilité de reformer notre personnalité, notre esthétique, voir même l’identité que nous traînons dans les couloirs du réel ; dans la guinderie d’une soirée au restaurant, dans les faux-semblants d’un brunch dominical, dans l’hypocrisie des échanges autour de la machine à café. Mais c’est aussi se découvrir de super-pouvoirs, avoir l’opportunité d’évoluer dans des paysages époustouflants et revenir à la vie à l’infini après avoir pris tous les risques.

Si l’avatar apparaît naturellement dans les premières heures du jeu vidéo et à l’aube des espaces virtuels, il s’encercle alors d’un mur de contraintes, d’impossibilités imposées par la restriction technologique. S’incarner en un chevalier décérébré, à la fadeur insupportable, était alors une obligation pour vivre des aventures très moyennes.

Mais au retentissement de l’an 2000, s’entame une révolution du masque virtuel ; la raideur et l’apathie de l’avatar imposée jusqu’alors vole en éclat.

Plutôt qu’un monde désolé et linéaire où se déplace Fanfan le preux chevalier, un monde vivant, interactif et habité d’humanité se déploie ; l’espace cyber se complexifie et l’avatar incarné aussi !

Dès lors, avec l’avancée de la technique, le fantasme d’un autre soi peut s’incarner en un amas de polygones plus ou moins convaincant.

En ce début de saison, le Festival e-réel vous invite à découvrir trois films portant un regard tantôt onirique, tantôt fantastique, tantôt cruel (de réalisme) sur l’autre identité numérique.

L’édition 2025 du festival vous proposera également une exposition sur le jeu vidéo par le prisme très spécifique de l’avatar, et sur la manière dont ses changements de point de vue ont révolutionné le genre.

Au sens d'une représentation numérique d'un usager en ligne, le terme « avatar » est attribué à Richard Garriott, qui en a fait usage pour la première fois dans le jeu d'ordinateur Ultima Iv: Quest of the Avatar (1985). Garriott souhaitait que l'avatar représente un alter ego du joueur dans le monde virtuel du jeu. Selon lui, le joueur ne pourrait être touché par les paraboles éthiques et l'histoire que s'il se sentait responsable des actions du personnage.