Concert de musique baroque:odyssée d'une partition de Bassani

L’ODYSSEE de la partition opus 32 de Battista Bassani (1650-1716 )
La missale Encarnacion est à la fois :
-la confirmation du talent et de la notoriété du compositeur -un sujet passionnant de recherche historique dont le départ est la publication à Augsbourg en 1709 d’une compilation de 6 messes au titre évocateur « Acroama missale ».
Cette édition imprimée témoigne de sa renommée. A cette époque Bassani est maître de chapelle à la cathédrale de Ferrare dans le nord de l’Italie. De plus des copies ont été répertoriées à Zurich, Munich et même en Hongrie. Le plus signifiant est certainement celle retrouvée dans la bibliothèque de J-S Bach ! Le grand musicien a recopié les 6 messes de 1736 à 1740 ( sans Benedictus ni Agnus Dei ). Il réécrit même l’intonation du Credo ( 16 mesures ) de la 5ème messe classifiée Bwv1081, ce qui serait peut-être l’ indice de son exécution. Le manuscrit sera transmis à la succession à son fils Carl Philip Emmanuel Bach ( 1714-1788 ).
Le second épisode est tout autant passionnant ! Une copie manuscrite est conservée dans les archives musicales de Chiquitos et aussi de San Ignacio de Moxos ( des territoires où sont installées des congrégations jésuites ). Deux messes sont répertoriées Missa Fugua ( la n°5 ) et la Missa Encarnacion – incarnatio en latin ( la n° 6 ). La dénomination est liée à la fête de l’incarnation le 25 mars chez les indiens autochtones. C’est en se basant sur l’original de Bassani qu’ un maître de chapelle local inconnu réalise une « adaptation » en vue de son exécution. Celle-ci a été conçue en fonction des pratiques et moyens des colonies jésuites : -l’orchestration ne reprend pas la partie du violon alto -d’autres simplifications et différences ( le kyrie ne reprend pas la reprise, la tessiture de la basse est réduite, pas d’indications de tempi et nuances etc … ). Heureusement l’essentiel de la musicalité de l’œuvre est judicieusement préservé !
LE Petit ChŒur et ses Partenaires ont l’ambition de faire revivre la motivation première de Bassani exprimée par le choix du titre Acroama, le plaisir des oreilles !