Pourquoi la danse ?

Car danser sert d'impulsion à ce voyage, et doit s'entendre dans son sens le plus large : celui de la danse de la vie ! Cette danse aquatique présente dans la vie intra-utérine du bébé, suivie de celle de la naissance et de l'arrivée sur terre où se rencontrent l'air, la gravité, le sol. Celle que nous vivons chaque jours de façon plus ou moins consciente. Etre en vie, c’est être en mouvement ! C’est par lui que l'enfant se construit, grandit et intègre le monde dans lequel il vit. Ses sens et ses perceptions sont les portes d'un flux continu entre son monde intérieur et le monde extérieur. C'est en explorant et en nous nourrissant de ce flux sensoriel que nous grandissons et accroissons notre palette tonique et émotionnelle. Mais au delà du simple fait de bouger, de se mettre en mouvement, la danse porte une dimension poétique et singulière. Elle permet un imaginaire fécond et offre des variations de rythmes, d'états, de postures presque infinis. Elle porte cet élan de liberté où toute chose – pour peu que le respect et la sécurité de chacun soient maintenus – semble possible.Ainsi, l’alliance de nos savoirs intégrés du développement de l’enfant et de notre implication dans et par la danse, nous permet de créer ces ateliers de danse parentsbébés. Ceux-ci sont de véritables espace-temps où l'inconnu, la surprise, le merveilleux et les modes de relations à soi, à l'espace, au temps, aux autres, etc., sont conviés par le travail des danseuses relationnelles, dans un dialogue avec le groupe. Le voyage se construit donc dans l'instant, par la relation avec ce que sont et font chaque participants (adultes et enfants). Après un rituel de début, après avoir entendu les prénoms, présenté l'atelier et les règles de respect et de sécurité, nous devenons inductrices de la relation par le langage du
mouvement (dans un registre essentiellement non-verbal). C'est au rythme des rencontres avec chaque cellule familiale, avec le groupe, avec l'individu que la danse émerge. Les regards se croisent, les mouvements rebondissent, les
gestes des uns inspirent les autres. Et certains sont accueillis dans leur besoin d'observer, de se familiariser par le regard, de vivre un état d'immobilité apparente. Dans cette danse improvisée où chacun a une place, il n'y aucune obligation d'être dans le faire. Le simple fait d'être là, en présence du groupe représente déjà une mise en jeu de la cellule parent-enfant. Des cellules qui se croisent, s'agrandissent, deviennent des duos, des quatuors, des solos, etc. Comme un ensemble de cellules qui constituent un corps global en mouvement, à l'image d'une collectivité, d'une société.

Parents-Bébés

Un espace privilégié pour être en groupe, rencontrer, et se laisser rencontrer. Pour les parents – qui parfois se sentent isolés à la maison – les moments avant et après l'atelier sont propices aux échanges et partages. Le voyage dansé incite quant à lui à se retrouver avec son enfant en présence d'un groupe de parents-bébés, pour se déposer durant le temps de la séance et observer son enfant entrer en relation avec d'autres. Pour le parent c'est un moment privilégié à partager avec son enfant, dans un confort sécurisé au travers d'un temps défini et de quelque règles de vivre ensemble. L'espace du sol est dégagé, ouvert, favorisant l'envie de s'y déposer, de s'allonger, de s'asseoir, de se mouvoir à hauteur des enfants. C'est également un temps pour apprivoiser ce délicat rapport au sol, le plaisir de rouler à terre, de s'y allonger et de partager les mouvements que tous les bébés explorent spontanément. Les moteurs sont ceux du plaisir, de la répétition, de la découverte permanente de soi et de l'environnement proposé. S'instaure en quelque sorte une relation d'égalité entre le parent et l'enfant, un partenariat où chacun est tour à tour guide et suiveur, au gré des mouvements et des expressions qui traversent l'un ou l'autre. On se situe bien dans un temps permettant de transformer la relation quotidienne à son enfant, se donner le temps « d'être avec » sans devoir penser aux contingences du quotidien, sans devoir produire un résultat ou viser un but, mais simplement laisser émerger ce qui arrive, dans la bienveillance et le plaisir.