Je pousse donc je suis : balades avec ma fille & Voici venir le soleil : balades avec mon fils, de Tina Mouneimné Van Roeyen.

Pour entamer un dimanche exceptionnel, pourquoi ne pas se mettre dans les pas d’un auteur etterbeekois ? C’est tout à fait possible ! Suivez Tina qui vous expliquera (ou vous montrera) les lieux qui ont été à l’origine de ses livres et la genèse du processus créatif, en d’autres mots : les tenants et aboutissants d’une balade urbaine ! Celle-ci n’est jamais innocente !

Dans son livre L’invention du quotidien, Michel de Certeau appelle le marcheur « un pratiquant de la ville ordinaire ». Le décodage des pratiques du quotidien est au centre de sa réflexion. En , la pratique de mon quotidien s’appelait « sortie en poussette ». En tant que maman, je m’inventais aussi mon quotidien. Parfois deux, parfois trois fois par jour.

Un quotidien surprenant, inattendu. Je rencontrais de nouvelles personnes, nouais de nouvelles connaissances, découvrais ma commune ; mon monde – grâce à la petite – s’agrandissait, s’élargissait, s’approfondissait, tout en s’épanouissant. Je découvrais des plaisirs comme le plaisir de flâner ou celui de s’arrêter.

À mesure que je poussais, je découvrais la polysémie du mot « pousser » : se laisser pousser, être poussé par, se pousser jusque, repousser… J’avais le temps de méditer, de lire les avis à l’intention des facteurs et surtout d’observer.

Dans mon cas, la connaissance de soi est passée par la connaissance de ma commune et une commune, ce sont les gens – des gens qui imposent, qui proposent et qui composent. Si j’avais plus de talent, je m’exprimerais en jouant du piano, dansant ou chantant ; mais moi – j’écris. L’écriture, comme la maternité, m’a ouvert des portes, des fenêtres et des passages, tant insoupçonnés qu’insoupçonnables.

À la naissance du second enfant, les pratiques – celle de la marche-découverte et celle d’écrire – n’ont pas diminué, au contraire… (Tina Mouneimné Van Roeyen)

ill. Mimmo Pintacuda