De midi à quatorze heures, présentation du film et du livre qui l'accompagne.
La réalisatrice Patricia Niedzwiecki a rencontré Benoîte Groult à Paris dans les années 1986. De là est née une amitié jusqu’au décès de la grande féministe française le 18 juin ; année où la cinéaste venait de perdre sa propre mère.
Un premier film sur le sexe des langues, au titre novateur « La fémilangue », avait déjà réuni les deux femmes à l’écran dix ans plus tôt. Ici, dans la belle maison de l’écrivaine et romancière, Benoîte Groult se livre, et nous lègue son credo féministe dans cet opus filmé dans sa chère Bretagne.
Benoîte Groult s’y étonne de l’incongruité que semblent encore susciter le féminisme et les féministes : « Comment ! vous êtes encore féministe ? » s’entendait-elle interroger par des voix offusquées tentant de ridiculiser ce que Benoîte définit comme un humanisme.
Retraçant la carrière de Benoîte Groult, nous revisitons avec elle près d’un siècle d’événements de société qui ont bouleversé peu ou prou la vie des femmes, et nous croisons le chemin de personnalités qu’elle a côtoyées, telles Simone de Beauvoir, Simone Veil ou Ségolène Royal.
Dans ce film-testament, Benoîte Groult est l’actrice de sa propre vie, qu’elle évoque avec la lucidité et la compassion avec lesquelles elle étudiait ses semblables comme elle-même.
Etrange que ses propos, non seulement fassent écho aux situations que nous vivons en , mais ne les aient pas encore rendus obsolètes.
La condition des femmes, certes, a évolué et s’est améliorée, car les choses sont dites. Que, toutefois, l’on ne se leurre pas, car la vigilance doit être de tous les instants pour ne pas perdre les acquis sociaux féminisants, qui restent fragiles dans une société dominéepar le principe masculin.