Nous arrivons dans une impasse ou nous ne pouvons pas sortir car nous sommes nous-mêmes le fond du sac.
Notre destin en tant qu’immigrés ce n’est pas le retour, non plus celui de rester. Alors nous éprouvons nos talents ou notre bonne fortune, mais nous restons le plus souvent dans notre lieu d’arrivée pour faire notre trou.
Dans ce trou il y a certaines conventions établies mais nous arrivons avec nos propres conventions, nos propres traditions, nos propres cultures. Alors comment faire pour ne pas arrêter d’exister en imitant l’autre, ne pas importuner l’autre en s’affirmant ? Comment être d’ici quand nous somme de là-bas et comment être de là-bas quand nous sommes ici ?
Le parallèle entre langue et cuisine m’a interpellée. Ces deux éléments révèlent de manière sensuelle notre origine culturelle.
Pourtant, les mots décrivent des concepts universels, que l’on retrouve dans chaque langue. Et l’on retrouve les mêmes ingrédients nécessaires à l’alimentation, ou presque, d’un bout à l’autre de la terre. La cuisine et la langue expriment mieux que tout la diversité culturelle : ce sont aussi des formes de communication, d’échange avec l’autre.