Nous sommes heureux de présenter New Perspectives from the Past, une exposition personnelle de l'artiste belge Stefan Peters à Verduyn. L'exposition comprend une série de peintures à l'huile et à l'acrylique sur panneau, dans lesquelles l'artiste explore la perspective atmosphérique en relation avec la planéité d'un dégradé de couleurs unies comme motif abstrait, l'utilisation de Sprezzatura dans un environnement calculé et la recherche de nouvelles aperçus dans l'un des genres de peinture les plus apparemment désuets; le paysage.
À la fin du XVe siècle, un peintre du sud des Pays-Bas nommé Joachim Patenir aurait un impact durable sur la peinture avec son jeu de couleurs innovant pour créer de la profondeur et de la perspective à travers la couleur. Une transition de couleur qui glisse en toute confiance de bas en haut ; du foncé au clair, du chromatique au pâle et du vert-brun au bleu, créant une énorme sensation de profondeur et de distance. Après tout, la peinture était à l'époque une fenêtre sur le monde, dixit Giorgio Vasari. Cependant, la perspective atmosphérique de Stefan Peters n'est pas nécessairement conçue comme une fenêtre, ni même comme une peinture de paysage. Ses dégradés de couleurs et ses paysages semblent plus proches de Pieter Vermeersch ou de Peter Gronquist que du Joachim Patenir précité. En premier lieu, ils sont le résultat naturel d'années de quête picturale sur les possibilités et la pertinence des aspects formels de la peinture, un médium séculaire comme la technologie de l'image à une époque contemporaine. Et quel genre pourrait mieux supporter cette ambiguïté que le paysage ?
Peters crée un anachronisme subtil entre son médium, le genre de la peinture de paysage, et sa façon de peindre. Sur ses panneaux soigneusement finis, il juxtapose le caractère calculé et la planéité de ses transitions de couleurs avec les coups de pinceau transparents virtuoses qui dépeignent le paysage. Cette façon de peindre découle des idéaux picturaux des maîtres anciens

de la Renaissance et du baroque la soi-disant Sprezzatura; une nonchalance calculée, une peinture apparemment sans effort grâce à un coup de pinceau spontané et précis. Une tension ambiguë est créée dans la profondeur suggérée par le coup de pinceau de plus en plus réduit de grands coups de pinceau au premier plan se rétrécissant plus haut dans le plan de l'image jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans le lointain la tradition historique de la profondeur utilisant la perspective de la couleur, et le rejet pur et simple de cette profondeur par la planéité pure de son dégradé de couleurs. Cette tension brouille notre perception. Un acte presque iconoclaste dans lequel les conventions historiques d'observation et de représentation sont bouleversées. L'artiste belge souligne souvent ce décalage en profondeur au moyen d'un diptyque, dans lequel son paysage de Sprezzatura est flanqué d'une transition de couleur extrêmement plate, une fenêtre ouverte sur le monde, à côté d'une fenêtre fermée.
On peut dire que Stefan Peters insuffle une nouvelle vie au genre de la peinture de paysage. Il suit les traces de noms illustres tels que David Hockney, Gerhard Richter, Anselm Kiefer et Peter Doig. Cependant, ses paysages ne sont pas nés d'un désir nostalgique. Ils ont une origine plus profonde. Peters nous confronte au Sublime lorsque nous regardons ses paysages, comme Der Wanderer ber dem Nebelmeer de Caspar David Friedrich l'a fait il y a deux siècles. Cependant, il n'y a aucun signe d'un promeneur. Il n'y a, en fait, aucun signe de cela. Il n'y a que du vide dans un paysage ambigu, qui avoue en même temps son illusion et son manque. Avec cela, Peters aborde notre relation souvent problématique, destructrice et artificielle avec le monde dans lequel nous vivons. Ou comment un genre du passé peut nous offrir de nouvelles perspectives pour le présent.
Verduyn est heureux de vous accueillir du ai au illet , les samedis et dimanches de 14h00 à 18h00 ou sur rendez-vous.