Après des années de travail, de recherche, d'expérimentation dans l'intimité de l'atelier, Lydie Vandermeersch (BE) montre une série continue de peintures étonnantes. Incroyable parce que vous ne pouvez pas voir autour d'eux, vous allez et devez les affronter, vous voulez les déchiffrer comme une pierre de Rosette pour révéler d'autres mondes peut-être en vous.

Son travail figuratif expressionniste franc de l'époque cède la place à un nouveau langage visuel aux forts accents abstraits. Les pinceaux fermes de peinture montrent encore la passion sauvage pour la peinture du passé, qui est contrecarrée par des interventions spatiales structurelles.

On dirait qu'elle peint des îles flottant dans l'espace, avec des routes sinueuses qui peuvent ou non les relier. Vous faites un voyage imaginaire comme dans Divina Comedia de Dante. De temps en temps, vous voyez une main surgir quelque part, un morceau de texte et des créatures minimales indistinctes comme des rayures dans l'univers. Est-ce un voyage le long de l'enfer, du purgatorio et du paradiso. Est-ce une comédie, comme avec Dante, qui se termine bien ou est-ce une tragédie? N'ai-je pas vu là, noyés dans le néant, quelques jambes qui sortaient d'un Icare?

Les oeuvres en couches de Lydie Vandermeersch semblent être une retranslation contemporaine de Breugel et du monde apocalyptique de Jeroen Bosch.