« Le sens réel du tissage est de partir d'un espace vide, d'y tendre fil après fil un rayonnement lumineux de plus en plus palpable, dont la symbolique principale est l'enlacement, la rencontre heureuse de deux directions opposées.
Petit à petit, la main voit et l'oeil touche.
Je suis une marieuse qui ne craint pas les affinités insolites.
L'histoire commence par le mariage de deux fils, et se répète avec d'autres pour former des liens éternels, porteurs de sens. Ici, pas de divorce… »

Françoise Hustin


"Habituellement les clés qui servent à tendre la toile en étirant le châssis font partie de la face cachée du tableau et de sa construction.
Ainsi déployées, elles quittent leur fonction initiale pour faire plan et exister de face.
Elles constituent le motif original de la série, tout en convoquant l’histoire du tableau.

Les clés sont marquetées et forment des carrés dynamiques où des lignes échelonnées nous révèlent un dessin inattendu. La couleur s'applique progressivement, sur l’étroite tranche des clés tandis que la face des clés elle est peinte en blanc parallèlement au fond.
Résulte de cet agencement par intervalles, d’étonnants labyrinthes pigmentés, évoquant des bandes sonores ou des cardiogramme.

Entre-temps un dégradé en italique se diffuse et amorce un dialogue inédit avec le blanc.
Une nouvelle partition s’écrit, la peinture disparaît et se meut en lumière."

Lucas Jardin