Exposition individuelle de l'artiste José Guirao "Le Nord du Sud de l'Angoisse"

 
Le musée d'art spontané est heureux de vous convier à l'exposition individuelle de l'artiste José Guirao, "Le Nord du Sud de l'Angoisse".
Haute en couleurs l'année ...
Écoutons d'abord José parler de sa démarche, dans un extrait publié dans la revue Trakt en novembre , avant de le découvrir par le truchement de la plume de Bruno, lors d'un texte paru dans la revue du musée de la création Franche en juin à Bègles.

"Je suis dessinateur et peintre autodidacte... Parallèlement, je mène une activité photographique depuis que je suis monté à Paris en 1975 avec, à la clé, des expos dont les « Rencontres de la photographie » d'Arles en 1983 et des publications dans diverses revue.
J'ai également collaboré avec un groupe de cinéastes expérimentaux dans les années 1980 projetant mes films dans des salles de cinéma alternatives.
Je suis né à Arles de parents espagnols. Je me souviens que, quand nous partions en vacances dans la famille de mon père, à Murcie, en Espagne, nous faisions escale à Valence chez des cousins.
Le père de famille était peintre, et je me souviens que, quand nous arrivions le soir, je m'installais auprès de lui et je le regardais peindre, avant d'aller dormir sur l'injonction de ma mère.
C'était mes premières émotions artistiques, ma découverte de la peinture et du dessin. J'ai exposé mes premiers dessins aux Saintes-Maries-de-la-Mer, à l'âge de 16 ans, des dessins au fusain. J'avais choisi de les exposer au bord de la mer sur la promenade du village.
J'ai eu la chance de rencontrer Madeleine Lommel du musée de l'Aracine où j'allais de temps en temps accueillir les amoureux d'art brut. Je ressentais beaucoup d'émerveillement dans ce musée.
Bruno Montpied m'a toujours encouragé dans ma création. D'ailleurs, il a écrit un article sur mes dessins et sur moi, qui a pour titre magnifique « José Guirao, dessinateur par réaction vitale »1. Il est vrai que je dessine tous les jours avec passion et frénésie contre l'ennui et la peur de la disparition. Voici un passage de son article qui me définit vraiment bien : «
L'émotion est ce qu'il cherche à mettre en évidence et peut-être, outre cela, la perplexité de l'être devant la constatation de son existence. »
J'éprouve une sensation de liberté en créant mes paysages tortueux et le plaisir de dessiner des heures tout en faisant le vide en moi. Ma création est souvent le prolongement d'un dessin automatique avec, sans cesse, au fond de moi, l'irrépressible envie de dessiner, surtout quand arrive la nuit. Mes thèmes sont les visages humains, les animaux, les voitures, les maisons, les mains, les créatures monstrueuses, les os...
Le noir et blanc est un pont entre le dessin (le noir du crayon et la feuille blanche) et la photographie en noir et blanc. Je peux passer de l'un à l'autre sans aucune difficulté (travail complémentaire). Ce que j'essaie de mettre en évidence dans mes créations, ce sont la poésie et l'imaginaire, ainsi que le manque d'espace dans un agglomérat de formes humaines, animales, architecturales, végétales. Je dirais que mes dessins participent totalement d'un automatisme.
Je ne donne presque jamais, pour l'instant, de titres à mes dessins (sauf pour mes derniers qui s'appellent pour l'ensemble « la Terre vue de la lune », série en cours) parce que j'aimerais que le spectateur les invente de lui-même."
José Guirao
Publié dans la revue Trakt en novembre


"Quand l'âge s'en vient, il se passe une drôle d'alchimie dans les corps et les âmes. Certains se cherchent une solution dans la création la plus effrénée. Peut-être est-ce là une réaction face à la Camarde qui agite sa grande faux au bout de la route. Face à cette bouche édentée et implacablement vorace, créer apparaît comme un pied-de-nez salvateur... Il semble que ce soit le cas de José Guirao. Depuis , il ne se passe guère de journée où il n'ait pas tracé le moindre dessin, muni d'un simple crayon, ou d'une mine de plomb. Et il ne peut plus s'en détacher comme poussé de l'intérieur par une nécessité qui ressemble à un instinct de survie.
Venu il y a plus de trente ans d'Arles, fils de Français d'origine espagnole, cet autodidacte qui s'est constitué une solide culture à coups de curiosités personnelles, s'intéressa d'abord à la photographie dans les années 1980 lorsque je le rencontrai grâce au métier que nous exercions tous deux, l'animation en milieu périscolaire (le hasard voulut qu'il vienne prendre ma place dans l'école où je travaillais ; nous causâmes et nous nous aperçûmes que nous connaissions les mêmes personnes, les fondateurs de l'association l'Aracine qui allait alors ouvrir les portes de son nouveau petit musée à Neuilly-sur-Marne).
Un de ses meilleurs amis était photographe, originaire comme José d'Arles, d'où il était monté à la capitale comme lui du reste, un photographe malheureusement bien oublié aujourd'hui, Pascal Martin, qui travaillait avec l'Aracine et Michel Nedjar.
A côté de la photographie, le cinéma au format amateur (Super  requérait aussi José à l'époque. Il ne doutait de rien. Il ne sortait nullement d'une grande école d'art, mais cela ne l'empêchait pas de se construire une personnalité en toute indépendance, de choisir ses admirations sans se soucier des modes et des avis extérieurs.
Il employait les moyens d'expression malgré tout disponibles pour les gueux de son espèce (le marché des fournitures a toujours intérêt à élargir le cercle de ses clients et milite donc pour la démocratisation des outils d'expression).
Si la caméra-stylo chère à Dziga Vertov n'avait pas encore été inventée à cette époque (aujourd'hui elle existe, c'est la caméra comprise dans les smartphones), on trouvait néanmoins des petites caméras Super 8 qui permettaient aux autodidactes de faire un cinéma de recherche qui tentait de se mesurer aux plus célèbres expérimentations d'avant-garde du passé (le cinéma dit d'amateur eut lui aussi ses chercheurs).
Ses photos comme ses films, il les exposa tantôt dans des cadres alternatifs tantôt dans des festivals de photo, comme celui des Rencontres d'Arles, ou des festivals de cinéma dit expérimental. Je le voyais alors comme une sorte de photographe autodidacte aux limites d'une possible naïveté photographique, un singulier photographe en tout cas, pratiquant les superpositions d'objets et de corps ou les juxtapositions incongrues de clichés familiaux et de reproductions d'œuvres d'art placées dans des contextes inhabituels, en plein air par exemple.
De temps à autre aussi, il pratiquait par intermittence le dessin, le noir et blanc ayant sa préférence, par atavisme de photographe peut-être, pour qui le noir et blanc est le mode de reproduction des images considéré comme le plus noble, la couleur venant en second.
En , les digues lâchèrent. La photo passablement mise en sommeil, il se précipita tout à coup avec acharnement et addiction sur les mines graphite et le papier dont le contact l'enchantait, de même que la façon dont le crayon virevoltait et frottait à la surface.
Il le confie aisément, en noir et blanc, avec la matière poudreuse de la mine de plomb qui permet aussi bien le flou que la netteté des mises au point dans les lignes et les surfaces, il se sent en sécurité, en pays de connaissance."

Publié dans la revue du musée de la création Franche en juin à Bègles / signé Bruno Montpied.
______________
Le Musée :
Musée d'Art Spontané
Rue de la Constitution, r /> 1030 - Schaerbeek
+344 04
www.musee-art-spontane.be
Musée d'Art Spontané
De la Constitution 27
1030 Schaerbeek
4€ tarif plein 2€ tarif réduit : 25 ans, étudiants, séniors et groupe (+ de 10 personnes) gratuit : – 12 ans, museumPASSmusées, accompagnateur de
à partir de 3 ans

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