Le Musée royal de Mariemont présente une exposition explorant le thème des recadrages espaces-temps dans l’art intitulée "Bye Bye Future ! L'art de voyager dans le temps" Si les « contes du temps jadis » cristallisent, dans une sorte de passé absolu, les vertus et les valeurs des traditions orales, l’affirmation au dixneuvième de récits et d’images des temps à venir dessine l’espace de nouveaux merveilleux, d’eschatologies dégagées du sacré et traduit une attention résolument portée au monde à venir...

L’exposition entend explorer ces fictions et productions artistiques qui ont tenté de matérialiser cette fascination populaire et érudite mêlée d’espoirs et de craintes pour le futur et l’idéologie du progrès industriel. Aujourd’hui, la littérature, les arts visuels et plastiques, le cinéma comme l’ensemble des acteurs de l’industrie culturelle vont puiser leurs références tant chez les futurologues que dans ces promesses d’avenir dépassées ou non advenues créant ainsi des nostalgies du futur, des nostalgies de temps que nous n’avons pas connus. Rétrofuturisme, cyberpunk ou steampunk…

Ces visions de futurs alternatifs sont également des recadrages temporels qui peuvent porter à la fois la nostalgie d’un passé « idéalisé », les hantises d’un présent ou traduire les peurs à propos de la société de demain. Ainsi cette élaboration d’utopies, de dystopies ou d’uchronies nous dit les changements de paradigmes culturels et sociaux majeurs comme l’industrialisation au Xixe siècle, la reconstruction européenne dans l'Après-Guerre, la globalisation, l'arrivée d'Internet ou de l’intelligence artificielle. Comment ses discours et images ont émergé ? Comment ont-ils circulé entre sciences et arts, dans les différentes époques et aires culturelles ? Avant l’affirmation des industries d’une culture globale, il s’agit de souligner les échos et les singularités des productions francophones, anglophones & nipponnes.