La jeune artiste Elise Leboutte issue de l'ERG travaille sur la lumière par le biais de la peinture. Par un tissage en douceur de zones frontales et de plans perspectifs issus de détails photographiques, les structures colorées d’Elise Leboutte sont constituées d’énergies lumineuses venues d’ailleurs, comme un hors champ qui envahit en douceur les pénombres des bordures, ou au contraire, comme un voile sombre en train de gagner sur les clartés : double mouvement d’un demi-jour entre aurore et crépuscule, intérieur et extérieur, éclaircie et nuage. Ce pan de lumière n’est jamais éclatant, et sa palette est restreinte. Le substrat coloré des peaux translucides se révèle de plus en plus riche au fur et à mesure que le regard circule d’une zone à l’autre : cette peinture a des secrets qui ne se livrent pas d’emblée. Cette construction des éclairages est renforcé par les floutés,
« bougés photographiques» réalisés par des passages à mi-sec, avec une pâte acrylique qui, on le sait, sèche vite : elle exige donc à ce stade une rapidité d’exécution. On le voit, la nature du médium commande les différents processus d’émergence de l’image, ce qui constitue un moteur essentiel du travail de l’artiste. Celle-ci revendique d’ailleurs ce plaisir d’être en connivence avec la technique et de pouvoir la suivre dans ses contraintes.