Edad de Oro - Arnaud Rochard

 
De l’énigme au fantasme, Arnaud Rochard puise son inspiration dans un univers iconographique relié à l’origine de la civilisation. Là où le berceau de l’humanité semble avoir existé ; la Création stricto sensu. La recherche de l’artiste est animée par une quête, celle d’une expression plastique empreinte de technique et de virtuosité éveillant le regard à la contemplation. L’oeil s’immisce, défriche, se perd puis revient à la mise au point, à la manière d’un explorateur manipulant une longue vue. Un contenu esthétique maîtrisé, dense. Chaque trace nous amène alors à une autre dans un voyage initiatique se projetant à l’infini.

Ni tout à fait un peintre, ni tout à fait un sculpteur, l’artiste se situe dans le sillon de ces deux techniques. Du dessin à la gravure, il épuise son geste précis et spontané à la découverte d’un tracé. Les lignes s’enchevêtrent, l’épaisseur du trait varie et les formes se dessinent dans les pleins et les vides. Puis la couleur intervient par jeu d’apparition et de disparition, en passage à la surface, par zone étendue ou délimitée dans des nuances de luminosité qui exaltent la profondeur. Sur papier, sur lin et sur terre, le support se lie à son geste et vice et versa dans une alchimie déconcertante. Parfois laissée à nu, brute, la matière s’intègre à la composition et intervient en surface par superposition de plans.

Un processus qu’il décline à l’aide de motifs et de codes figuratifs composant un panorama fait d’une végétation luxuriante et éparse rappelant l’Âge d’Or. Le temps des promesses et de la vie sans contrainte comme un paradis sans fin, d’une terre vierge non colonisée où tout reste à découvrir. Mais, dans cet Eden se dessinent parfois des figures symboliques menaçantes comme des chevaliers armés ou des figures mythologiques incarnées par des animaux. Des créatures, sans visage, sans expression, sauvages, ténébreuses, solitaires, comme autant d’indices d’une histoire passée. Des silhouettes auxquelles le spectateur peut s’identifier. Elles n’envahissent jamais la perception de l’ensemble du sujet : La Nature et, par là, l’allégorie de la Liberté.

Pour cette première exposition personnelle à la galerie Félix Frachon, Arnaud Rochard nous transpose à travers ses peintures, céramiques et monotypes dans des paysages imaginés où l’on apprivoise l’imprévu du devenir. Celui d’une humanité féconde où la nature n’a de cesse de nous émerveiller par sa force vive et insaisissable mais qui sourdement fait basculer la société. Une atmosphère latente qui, plus loin, nous encercle autour de scènes de conquistadors à la recherche de l’Eldorado, ce mirage doré. Deux salles, deux points de vue qui se démultiplient pour n’offrir qu’une seule représentation, un voyage en Uchronie.

A s’y m’éprendre, le rêve se mêle au cauchemar au sein d’une réalité chaotique qui devient alors réceptacle de l’imagination.

Maëlle Delaplanche
Galerie Felix Frachon
5, Rue Saint-Georges
1050 Ixelles
Gratuit
Tous publics

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