Flâner dans les galeries de Bruxelles

Au 19e siècle, Bruxelles était encore loin d’être confortable : rues non pavées, boue, déchets et excréments. L’essor économique de la révolution industrielle a permis l’émergence d’une architecture urbaine offrant protection, confort et élégance. Les galeries couvertes sont devenues une réponse moderne à cette époque : sous des verrières élégantes soutenues par du fer forgé, la lumière entrait, les commerces prospéraient et les passants étaient à l’abri du vent, de la pluie et du soleil. La classe moyenne, la mode et une nouvelle culture urbaine se sont développées. Le jour, les dames bourgeoises flânaient devant les vitrines ; le soir, le gaz doux éclairait une vie nocturne faite de cafés, de jeux, d’artistes — et aussi de prostitution.

Ce qui rend ces galeries uniques ? Leur polyvalence : boutiques au rez-de-chaussée, logements aux étages. Ce sont des rues couvertes et habitées, entre espace public et privé. Elles annoncent la ville moderne : ouverte et protégée, commerciale et culturelle.

Ces galeries étaient aussi des lieux d’expérience : premières projections, divertissements, images d’un temps nouveau. C’est là qu’est apparu le flâneur — un promeneur curieux, observateur du rythme urbain. Aujourd’hui, ces galeries sont toujours vivantes. Et pendant la période de Noël, sous les lumières chaleureuses et l’ambiance festive, flâner y devient une expérience intemporelle