Amandine Lamand - Voir encore

Exposition à découvrir du 18.08 au 20.09.25


À la croisée du textile, du dessin et de la sculpture, Amandine Lamand explore la matérialité des surfaces et la porosité entre les disciplines. Elle interroge les limites du regard à travers des matières en transformation : pliées, creusées, effacées, elles oscillent entre présence et disparition, entre réalité et illusion.

Le fil est son point d’ancrage. À la fois trace, faille, matière et lien, il relie autant qu’il sépare. Il circule entre force et fragilité, continuité et rupture, générant un dialogue subtil entre structure et mouvement. Il devient ligne, écriture, sculpture — une frontière mouvante entre l’invisible et le tangible.

Par des gestes lents et répétés - tracer, découper, tisser, plier, graver - elle transforme la matière tout en inscrivant le temps. Chaque action laisse une empreinte, une mémoire silencieuse, un souffle. Le papier évoque le textile, le trait devient fibre, la fibre se mue en volume ou se dissout en trace. Le geste est à l’écoute de la matière ; il engage le corps dans une attention tactile et méditative.

L’espace de l’œuvre devient un territoire intime, un lieu de bascule, où rien ne se livre d’un seul coup. Le regard est invité à ralentir, à scruter, à se perdre dans l’entre-deux. Ce moment de vacillement, où la perception hésite, constitue le cœur de sa recherche.

À travers cette ambiguïté, Amandine Lamand cherche à rendre sensible l’imperceptible - les tensions muettes, les liens invisibles, la mémoire enfouie des gestes. Il ne s’agit pas tant de montrer que de faire émerger, à travers la fibre, une présence fragile et persistante — un souffle suspendu, presque imperceptible, mais profondément vivant.