Pour notre cycle de conférences "philosophie", La Maison de la Laïcité du Pays d'Ath accueillera Monsieur Wallenborn, physicien et philosophe:

Nous sommes entrés dans l'anthropocène, nouvelle ère géologique marquée par l'irruption de l'humanité comme puissance de bouleversement global. Cette entrée s'est faite subrepticement avec la révolution industrielle, et de manière de plus en plus claire depuis les années 1960 et ce qu'on appelle maintenant « la crise écologique ». Toutefois, les modes de pensée ont évolué nettement moins vite que les transformations de l'environnement. Dans cet exposé, on montre comment la division conceptuelle entre culture et nature a permis le développement des sciences et techniques mais nous empêche aujourd'hui de penser convenablement le problème écologique.
Il est urgent d’apprendre à penser les rapports entre les humains et les non-humains (vivants ou non) dans leur diversité, leur hétérogénéité, bref leur richesse. Pour ce faire, l’histoire commence avec les Grecs qui inventent le concept de « nature » (que les Chinois n’ont pas). Elle se poursuit par la distinction entre qualités primaires et secondes à l’époque moderne. Les qualités primaires sont objectives (étendue, solidité, forme, mouvement, nombre) alors que les qualités secondes dépendent uniquement de nos sens et sont donc subjectives (couleur, son, goût, etc.). La focalisation sur les qualités primaires a permis la mathématisation du monde et le développement des technologies. Mais la disqualification des qualités secondes empêche de donner au vivant et à ses relations toute son importance. L’écologie est la pensée des relations par excellence. Que veut dire penser autant par les relations et que par les êtres bien découpés ?