Cette exposition se déroule dans le cadre du 150e anniversaire des relations diplomatiques entre la Belgique et le Japon. Elle a lieu en collaboration avec les Musées Royaux d'Arts et d'Histoire de Belgique, l'AWEX, le Wbi et l'ambassade du Japon.
Le Japon est une extraordinaire terre de masques. Monde tellement différent de notre société européenne, ce pays et sa culture sont difficilement résumables. Harmonie, humilité, recherche de la perfection et de l'imperfection comme éléments fondateurs de la vie, cycle de vie et de mort, accomplissement de soi - tels sont les quelques mots que l'on pourrait appeler à la rescousse pour tenter d'esquisser un tableau du Japon et de la culture du masque qui y est vue comme un art raffiné et pourvu d'un sens puisant ses racines dans des rituels sacrés anciens.
Cette exposition dédiée aux masques japonais donnera au visiteur un aperçu de cette culture si riche. Bienvenue dans un face-à-face avec les masques japonais qui nous renvoient à nous-mêmes et à notre humaine condition.
A travers cette exposition et le catalogue qui regroupe des interventions de divers chercheurs, nous souhaitons non seulement présenter les traditions masquées japonaises dans leur diversité, mais aussi montrer que le masque interroge le rapport à l'identité et au soi en tant qu'être humain, aux forces surnaturelles, aux divinités, à l'au-delà. Car en effet, la particularité du masque au Japon est qu'il s'intègre dans la culture populaire ou aristocratique, sans pour autant perdre de sa valeur sacrée initiale.
La particularité de la culture masquée au Japon est d'avoir su intégrer de multiples influences, formant un syncrétisme religieux et spirituel tout à fait particulier et un entrecroisement typologique inédit. Partant du shintoïsme, religion autochtone et forme la plus ancienne de croyance existant au Japon, qui développa une conception chamanique de l'univers, le Japon a englobé des éléments venus notamment de Chine, de Corée et d'Inde, par l'assimilation progressive du bouddhisme et des rites religieux qui lui sont associés.
Le Japon a gardé dans sa pratique des masques une sacralité vivante, nourrie de ces influences religieuses. D'Abord à valeur liturgique, le masque s'intègre dans la culture populaire ou aristocratique sans pour autant perdre de sa valeur sacrée. Et c'est notamment la raison pour laquelle certains types de masques se retrouvent autant dans la pratique théâtrale que dans les festivals (Matsuri), et qu'une permanence peut s'observer à travers les siècles.