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Les VTTistes savent mieux que personne que les endroits les plus inaccessibles dissimulent bien des trésors. Routes escarpées, chemins de traverse isolés, pentes délicates : dans sa partie méridionale, le territoire se cabosse, devient moins fréquentable mais tellement fascinant.
C'est sans conteste depuis le point de vue du Jambon à Membre que l'on se rend compte à quel point la vallée de la Semois mérite son surnom de Petite Suisse namuroise. Devant nous se déploie en effet un gigantesque tapis de verdure réputé pour avoir protégé en tout temps le franc-tireur de l'envahisseur. D'où la célèbre Route du Maquis qui le traverse de part en part. Mais ces centaines d'hectares forestiers ont surtout profité à l'émancipation des contes et légendes. Comme à Bohan, pittoresque village qui a fait de son double monolithe la Pierre à Marier l'archétype d'une région ancrée dans ses croyances.
De l'autre côté de la Semois, à Vresse, le Pont-Saint-Lambert fait écho à ces légendes. On raconte que l'étroitesse de l'ouvrage aurait empêché la propagation de la foi. De nos jours, Vresse et les typiques villages alentour ont plus à montrer qu'à dissimuler. Tous semblent avoir quelque chose à raconter. A commencer par cette étonnante locomotive, « la Belge » entièrement réalisée en bois pour fêter les cent-cinquante ans de l'indépendance de la Belgique.
Mais c'est à vélo tout terrain et non en train qu'on prend plaisir à vadrouiller dans ce territoire escarpé. C'est en roues crantées qu'on découvre Laforêt, un des Plus Beaux Villages de Wallonie, la Roche Mouselle de Petit-Fays, la fontaine Saint-Furcy à Bellefontaine, l'église de Nafraiture ou encore le Château féodal d'Orchimont. C'est sur ce petit plateau aussi qu'on croise les nombreux pêcheurs à la mouche ainsi que les lavoirs, abreuvoirs et fontaines qui le parsèment. Comme autant de sources protectrices.
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PHOTOS AERIENNES / IGN
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Ce pont, classé en 1963, est lié à une curieuse légende : son étroitesse qui ne livre passage qu’aux piétons et cavaliers a été voulue par saint Lambert, patron de Vresse, pour empêcher la sainte patronne de Laforêt qui circulait en calèche de venir propager la foi chrétienne sur ses terres !
A la fois refuge et lieu de dévotion, cet endroit à Petit-Fays est un abri naturel sous la roche. Il est perdu au milieu de la forêt de l’Ardenne namuroise où déjà les réfractaires de l’enrôlement sous le Premier Empire napoléonien allaient s’y cacher.
Mais alors, d’où vient la dévotion ? Ecoutez, le 23 août 1914, au début de la première guerre mondiale, les habitants de Monceau et de Petit-Fays, de crainte des Uhlans allemands, attelèrent un chariot avec deux robustes chevaux ardennais, y chargèrent enfants, malades et personnes âgées et se réfugièrent à la Roche Mouselle. Ils s’y sentaient en sécurité alors que les combats faisaient rage à Petit-Fays. Alors que les Allemands pilonnaient le village, deux chevaux d’officiers français effrayés brisèrent leurs liens et s’enfuirent à travers la campagne.
Alors qu’à l’intérieur de la Roche Mouselle les parents s’organisaient, quarante enfants jouaient dehors mais les obus éclataient de plus en plus près… Monsieur Maldague, qui dirigeait le groupe de villageois, ordonna aux enfants de rentrer dans l’anfractuosité et de prier. C’est à ce moment-là que les deux chevaux français terrorisés s’écrasèrent sur l’attelage. Tous les réfugiés étaient saufs. Dans leur joie, ils crièrent au miracle et ils promirent d’y construire une grotte mariale. La Paix revenue, on oublia sa promesse !
En 1940, les habitants trouvèrent de nouveau refuge à cet endroit et jurèrent cette fois d’accomplir leur résolution de 1914. C’est ainsi que la Roche Mouselle fut aménagée en grotte mariale en 1942. Le refuge est devenu lieu de dévotion et depuis, une messe y est célébrée le dernier dimanche de septembre.
Découverte de l'ouest américain avec son troupeau de bisons. Saloon et drugstore.
La petite église de Nafraiture compte en son sein un formidable triptyque, une oeuvre de Léon Frédéric.
Léon Frédéric, né à Schaerbeek en 1856, découvre et s’éprend de notre région. Il y restera 40 ans. Il offrira à la paroisse par affection un triptyque remarquable réalisé en 1892. Celui-ci fut exposé à Paris en 1972, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles en 1980, à Düsseldorf en 1981, à Tokyo en 1983 ... Et il est sous nos yeux ce triptyque, à Nafraiture !
Le premier tableau, c’est la création du monde : Dieu le père tient d’une main le soleil et de l’autre la lune. Dans le second, l’Immaculée Conception écrase le serpent ou bien c’est l’ange qui chasse le pécheur tandis que la pomme est à moitié mangée.
Le troisième : la Sainte Face sanguinolente d’un Christ couronné d’épines.
Deux enfants processionnent cette image dans notre campagne.
L'église Ste-Anne jouit aussi d'un grand renom pour des oeuvres plus contemporaines : un Saint-Joseph et une Sainte- Anne trinitaire (c'est-à-dire accompagnée de la Vierge et de l'Enfant-Jésus), statues en terre cuite de Christian Leroy; tabernacle d'argent et d'émail, lutrin de bois sculpté et superbe chemin de croix en terre cuite de Mathieu Ackermans.
D’anciens séchoirs à tabac, un pont de claies, une vieille forge, 2 abreuvoirs classés et un lavoir font de Laforêt « Un des plus beaux villages de Wallonie ». La « Promenade des Légendes » vous emmènera à la découverte des personnages légendaires et vous plongera dans l’âme de l’Ardenne.
En bas de la rue du Pont de Claies se trouve un ensemble de petits édifices qui illustrent bien les trois fonctions de l’eau dans la vie rurale d’autrefois : le lavoir (le plus grand) destiné au lessivage du linge, l’abreuvoir circulaire cerclé de fer destiné à faire boire le bétail, et un puits couvert. Cet endroit était jadis l’un des plus animé et fréquenté de la localité.
L’église date de 1779. A l’intérieur, un mobilier réalisé par le sculpteur Pierre Delogne en 1745 (existant déjà dans l’ancienne église). Son fils réalise la chaire de vérité en 1791. A gauche de l’autel, une statue de la Vierge à l’Enfant en bois polychromé datant de 1795. A droite, Sainte-Agathe, patronne de Laforêt, en bois polychromé datant de 1796. Le chemin de croix a été réalisé au fusain par l’artiste-peintre Jacques Vander Elst. Le plafond date de 1967-68 et est l’œuvre remarquable de Louis-Marie Londot sur le thème « Alleluia ».
La culture du tabac qui fit, dans la 1ère moitié du 20ème siècle, la réputation de la vallée a presque disparu. Seuls subsistent quelques planteurs et fabricants. Les séchoirs sont les derniers témoins de cette activité économique qui aura duré une centaine d’années.
Le Centre d'Interprétation dispose de quelque deux cents oeuvres; pour l'essentiel, il s'agit de tableaux.
Les artistes représentés dans la collection sont entre autres: le baron Léon Frédéric, Albert Raty, Marie Howet, Yvonne Tellier, Jacques Vander Elst, Johnny Schuddeboom, Albert de Villeroux, Géo Warzée, Marcel Hubert, Henri Spitsaert, Guillaume Edeline, Jeanne Portenart, Louise Boxus-Chevy, Marie Lambrexhe, Mariette Koch, Christian Brasseur, Benjamin Gourmet, Claude Collignon, Francis Clébant, Jean-Marie Lambot, ... et plusieurs autres peintres qui ont exposé à « La Glycine » et qui ont fait l' « Ecole de Vresse ».
Ouvert tous les jours du 4/4 au 11/11 et les vacances d'hiver de 14h à 17h - jusque 18h les week-ends en juillet et août.
Visites guidées pour groupes (min. 10 pers.) sur rendez-vous.
Ancien relais de malle-poste, devenu plus tard hôtel de maître-galerie d’art où de nombreux artistes, écrivains et hommes de culture se côtoyèrent. Bon nombre de peintres s’installèrent dans le voisinage. Depuis lors, Vresse est réputé être un « Village d’art ».