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Bien que comptant moins de réalisations que l’itinéraire « Centre historique et Outremeuse », cet itinéraire compte de nombreuses peintures emblématiques qui ont assis la notoriété de Liège comme destination Street art. Impressionnant tant par sa taille que par sa conception, l’homme de la Meuse de Sozyone est devenu le symbole du Street art à Liège. À côté de cette peinture, le circuit vous emmènera à la rencontre d’autres créations de qualité, comme l’élégante représentation de Chet Baker de Jérémy Goffart, le poing réaliste de S.P.Y.K. ou encore le disque coloré de Felipe Panton.
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PHOTOS AERIENNES / IGN
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Depuis 2016, Liège et Hasselt sont unies par deux créations de Honet qui se font écho, une dans chaque ville. Le lien entre les deux villes est, cependant, bien plus ancien : Hasselt faisait partie de la principauté de Liège, fondée en 980, et dont Liège était la capitale. Une histoire qui remonte au MoyenÂge donc. Il n’est dès lors pas étonnant d’y trouver ces chevaliers en armure. Là où le travail de Honet invite à sourire, c’est par les attributs qu’il confère aux chevaliers : on retrouve un chevalier avec le blason de Liège bien entendu, mais aussi un avec un chapeau de bouffon muni d’un poireau et un autre évoquant la mort avec une cagoule de bourreau et dont le blason représente une faux. En définitive, on ne sait pas si les chevaliers fuient devant l’immense tête de serpent coupée ou devant ce « chevalier-bourreau ». Enfin, l’épée est recouverte de nombreuses lettres. Bien qu’elle porte la mention LG, référence claire à Liège, et l’année 2016 écrite en chiffres romains, la majorité de ces lettres sont des références à Honet.
Véritable paradoxe que cette création qui promeut l’amour à grand coup de poing. Qu’il soit tendu, en avant ou dressé en l’air, le poing a toujours eu une symbolique très forte qui invite à l’action, voire à la confrontation. Comme dans plusieurs autres réalisations, S.P.Y.K. traite le sujet avec beaucoup de réalisme. Il rend d’ailleurs magnifiquement la carnation et la texture de la peau, notamment les plis de chaque phalange. De même, il réussit à recréer l’éclat du métal dans les bagues qui forment le mot love. La monumentalité de l’œuvre est encore renforcée par ce dégradé de couleur rouge dont la sobriété contraste avec le réalisme du poing.
Contrairement à ce qu’une lecture rapide pourrait laisser croire, cet enchevêtrement de lettres colorées n’est pas dû au hasard. Très vite, une observation plus attentive permet de déceler des mots et le sens de ce mélange esthétique : « Shake hands », soit « Serrer la main » en français. Une œuvre qui invite à la rencontre et à la collaboration dans le respect mutuel. Un beau message situé à deux pas de la gare des Guillemins, porte d’entrée majeure de la ville. Pref n’en est pas à son coup d’essai. Ce graffeur britannique adore jouer avec les lettres (les tordre, les allonger, les superposer, etc.) pour le plus grand plaisir de nos rétines. Mais sa démarche artistique ne s’arrête pas là : ses créations font toujours passer un message qui nous fait réfléchir, souvent ; nous interroge, parfois ; nous amuse, toujours.
Le dessin au trait noir sur fond blanc est caractéristique du travail de Noir Artiste. À nouveau, cette réalisation témoigne de toute la minutie et de la précision, presque chirurgicale, qu’il applique dans ses créations. La composition représente une sorte de chimère, étrange mélange entre un poisson, un oiseau et un félin, qui semble poursuivre de façon désespérée le temps qui, inéluctablement, fuit. Cette créature, véritable métamorphose de plusieurs animaux, fut réalisée en 2016 dans le cadre du festival Métamorphose. Ce festival, comme son nom l’indique, avait pour but de mettre en lumière les transformations de plusieurs lieux de la région liégeoise. À Liège, ce fut l’occasion d’attirer l’attention sur l’ouverture du Musée La Boverie et l’inauguration de la passerelle La Belle-Liégeoise qui sont situées de part et d’autre de cette curieuse chimère.
Certains se souviendront peut-être que Sozyone avait réalisé sur un pignon, au croisement de la rue Nagelmackers et du quai Sur-Meuse, une peinture aujourd’hui disparue. Mais celle-ci était nettement plus petite que L’homme de la Meuse. Rarement, la Wallonie a connu d’œuvres aussi monumentales ! Directement l’œil alerte reconnaîtra le style de Sozyone, avec son personnage au visage si caractéristique mais pourtant si anonyme, dont les traits sont à peine esquissés par un jeu entre les différentes formes colorées. Comme cela est assez courant dans les créations de Sozyone, la composition représente un homme en habit noir qui porte un chapeau melon et de nombreux oiseaux. Des éléments qu’affectionnait également un certain René Magritte. Là où l’intervention de Sozyone est plus originale, c’est par l’utilisation qu’il fait des deux pignons. Il joue malicieusement avec la perspective, ne nous offrant que la partie supérieure et inférieure du personnage, le reste étant suggéré par la distance.
Jérémy Goffart nous plonge dans l’univers du Jazz avec ce portait magnifique de Chet Baker, musicien de Jazz de renommée mondiale qui passa par Liège à plusieurs reprises. Il est représenté avec son instrument de prédilection : la trompette. De la trompette ce ne sont pas des notes de musique qui sortent, mais des volutes de couleurs pâles, qui sont peut-être une façon de matérialiser la palette d’émotions transmises par le musicien en train de jouer. L’utilisation du clair-obscur magnifie le musicien et renvoie tant à l’imaginaire du Jazz qu’au style de musique joué par Chet Baker.
Cette création est sans doute l’une des plus anciennes peintures réalisées dans le cadre de l’opération Paliss’art encore conservée. Sans grande surprise cet hommage au Jazz représente trois Jazzmen en train de jouer (basse, trompette et saxophone) devant un panorama urbain, qui ne représente pas spécialement Liège. Seules quelques habitations un peu plus colorées viennent rompre ce fond monochrome.