PLAN IGN
Fruit d’un inventaire minutieux réalisé par des bénévoles motivés et orchestré par le Gal meuse@campagnes et la Fondation Rurale de Wallonie, cette brochure vient compléter les différentes publications qui font la part belle aux promenades dans nos petits villages hesbignons si accueillants. Ces 4 balades, au fil des rues de nos villages, seront pour vous l’occasion de découvrir des éléments du « petit patrimoine » devant lesquels vous passez sans bien souvent les remarquer. Il peut s’agir de potales, d’enseignes anciennes, de porches, de colombiers, de chasse-roues ou encore d’ancres de façades. Ces témoignages du passé, nous avons essayé de les inscrire dans la petite histoire de notre commune.
Qu'est-ce qu'un élément de petit patrimoine ?
« Le petit patrimoine populaire, ce sont de petits éléments construits, isolés, ou faisant partie d’un ensemble. Ils donnent un éclairage sur les usages, les coutumes ou les périodes passées.
Ce sont par exemple les sépultures d’intérêts historiques locales, dans les cimetières, les potales, les chapelles, les kiosques mais aussi les arbres commémoratifs, les pompes à bras, les anciens panneaux directionnels, les porches de fermes, les monuments aux morts, les céramiques ornementales ou les vitraux. En tant que témoin de leurs racines, ces éléments génèrent de la reliance et de l’attachement pour ceux qui les côtoient. C’est pourquoi ces objets doivent aussi pouvoir être vus au départ de l’espace public. »
Mathieu Bertrand, directeur de la Maison de la mémoire et des patrimoines de Beauvechain
PLAN IGN
PHOTOS AERIENNES / IGN
OPEN STREET MAP
C’est à cet endroit que vous pouvez observer un ensemble d’éléments intéressants. En effet, autour de cette place se trouve toute une série de maisons datant du XIXe siècle, avec plusieurs éléments de petit patrimoine intéressant : arbres remarquables ; un paratonnerre (cette pièce ornementale composée d’une tige métallique est dressée sur le toit est placée pour protéger les chaumières des foudres des dieux d’autrefois, du ciel aujourd’hui) ; présence d’un épi de faîtage, de niches, d’ancres.
Au n° 19, il vous sera possible de distinguer toutes sortes d’ornements au-dessus des fenêtres.
Au n° 23, un bas-relief datant de 1922 est visible, portant l’inscription « Cimentier Leheureux ». Celui-ci serait probablement à l’origine des différentes moulures cimentées présentes sur les maisons de la Place.
Au n°4 se trouve l’ancien presbytère. Celui-ci date du 2e tiers du XVIIIe s. Il est encadré de deux tourelles carrées. Chose étonnante, les girouettes qui surmontent ces tourelles portent des lettres différentes : sur la première NSEO, sur la seconde SKJR. Par ailleurs, il vous est aussi possible d’observer une rampe en fer forgé.
Au n°23, se trouve l’ancien moulin Fossion. Il est le seul moulin à eau ayant existé à Wasseiges, et est mentionné dans un document datant du XIe siècle. Ce moulin restera en activité jusqu’à la fin de la guerre 40-45, pour devenir ensuite un restaurant dans les années 80, « le Moulin Basque », et enfin, plus tard, un dancing, « Le Véro ».
Divers éléments sont visibles depuis la rue au n°28, dans une ancienne ferme semi-clôturée, comme des pilastres, des chasse-roues, une porte de grange, des anneaux à bœufs, une grille d’entrée, un arbre remarquable, ou encore, un ancien outil agricole accroché sur un pan de mur extérieur. Dans cette propriété datant du XVIIIe siècle, on peut également trouver des pierres décoratives provenant de l’ancien Château Lieutenant.
Ceci est une propriété privée, merci de ne pas entrer dans la cour.
Au n°36, si vous ouvrez l’œil, il est possible de distinguer une épitaphe. Elle date de 1769 et surplombe une porte cochère.
Sur la gauche, en portant votre regard au-delà de l’école, vous pourrez apercevoir la ferme du château ou Ferme Barthélémy. Elle date du XVIIIe – début du XIXe siècle. Elle doit son nom au château qui se situait juste derrière. Celui-ci était aussi appelé « Château Lieutenant » et fut construit par le Baron d’Obin entre 1770 et 1780. Il fut aussi la propriété de la famille Zaman. Il fut détruit par les allemands en 1944.
À l’administration communale actuelle (n°219), il est possible de découvrir plusieurs éléments : un porte-drapeau, un décrottoir (qui servait à frotter ses chaussures avant d’entrer dans le bâtiment), ainsi qu’une ancienne cloche sur la façade arrière de la maison jouxtant l’actuelle Maison Communale. C’est un vestige des anciennes écoles communales. Les classes primaires furent opérationnelles dès 1876, l’école gardienne voyant le jour en 1881. L’ensemble comprenait également le logement de l’instituteur. Les nouvelles écoles furent inaugurées début des années 1990.
Au n°203, vous apercevrez une maison privée datant de la fin du XVIIIe siècle. Avant d’être une ferme, comme en témoignent les outils anciens, elle a été une brasserie. À l’avant, vous aurez l’occasion de découvrir une grille en fer forgé, ornée de pommes de pin. Présentes dans de nombreuses légendes et civilisations, les pommes de pin sont symbole d’immortalité, de fertilité ou encore de puissance vitale.
Sur les côtés des pilastres, des chasse-roues, taillés dans la pierre, dont la fonction était de protéger les entrées de portails des grandes roues des chariots.
Enfin, vous pouvez apercevoir sur le bâtiment de droite une ancienne plaque Mélotte, qui servait de publicité à l’époque pour cette société de machines agricoles.
Propriété privée, merci de ne pas y entrer
C’est à l’entrée de la rue de Merdorp, au bout de l’allée empierrée, que vous pourrez apercevoir une imposante bâtisse datant de la 2e moitié du XVIIIe siècle. C’était la Maison du Bailli, qui exerçait les fonctions de juge, chef militaire et receveur des impôts et amendes.
Plusieurs bâtiments dans cette rue possèdent aujourd’hui encore différents éléments de petit patrimoine. La superbe maison de maître située au n°175 attire le regard, notamment pour la pierre entourant la porte et son seuil qui datent de 1750.
Vous pourrez découvrir une chapelle sur votre droite, au croisement avec l'avenue Mazalienne.
Passez devant les grilles du parc du Château Gillain, et découvrez la présence d’arbres remarquables, de grilles, de pilastres, et d’une girouette sur le bâtiment qui fait le coin.
En effet, c’est derrière cette imposante grille que se trouvait le Château, détruit en 1984. Achille Gillain fut un des fondateurs de la sucrerie d’Ambresin en 1864. L’usine a été dirigée par cette famille jusqu’en 1975 et procurera de nombreux emplois aux habitants d’Ambresin et de Wasseiges.
Un peu plus loin, possibilité d’aller au bout de la drève des lorrains pour voir les vestiges du train Zaman. Celui-ci, industriel fortuné, et co-fondateur avec Mr Gilain de la sucrerie d’Ambresin, est aussi à l’origine de la construction de la ligne de chemin fer étroite qui reliait Ambresin à Taviers. Ce « train Zaman » permettait d’acheminer les marchandises nécessaires à la sucrerie et servait aussi au transport des voyageurs. Cette ligne ferroviaire sera opérationnelle de 1879 à 1918, et vaudra même à Wasseiges une visite du roi Léopold III.
À cet endroit, il vous sera possible de trouver une ancienne pompe à eau manuelle, dans le hameau Saint Donat. Selon la tradition, Saint Donat protège ceux qui le prient des caprices de la nature, tout particulièrement les orages, les tempêtes ou encore la grêle.
Vous êtes devant la ferme du Christ, appelée aussi « la Ferme de Spontin », Celle-ci date du XVIIe siècle. On peut y admirer un haut porche colombier. À l’origine, cette ferme était un château-fort. Accolé au pignon, se trouvait un autel, au-dessus duquel se trouvait un Christ en croix. Présence attestée par les traces murales encore visibles. Sur le côté latéral, on peut aussi distinguer deux épitaphes, datées respectivement de 1658 et 1753.
Sur la façade de la Ferme du Christ, vous pourrez y voir des ancres en forme de lettres et millésime de 1753.
À l’église, il vous sera possible de découvrir divers éléments comme une girouette, une rampe en fer forgé, un décrottoir, ou encore un monument aux morts.
Mais passez derrière le monument aux morts et découvrez la tombe du Baron d’Obin, qui repose à l’abri des regards. Le Baron Antoine d’Obin (1735 – 1812), dont la rue principale du village tient son nom, était le fils d’un haut fonctionnaire à la cour de Vienne. Si la stèle funéraire se trouve à côté de l’église, derrière le monument aux morts, sa dépouille se trouve toujours dans le parc du Château, où il avait souhaité être inhumé.