PLAN IGN
Une promenade dans le poumon vert de Louvain-la-Neuve.
Cette promenade emprunte des chemins communaux et privés situés dans le bois de Lauzelle, propriété de l’UCLouvain. Ce bois de plus de 200 hectares, situé en zone Natura 2000, est un merveilleux écrin de nature à côté de Louvain-la-Neuve. Les chemins sont normalement accessibles à tous, y compris aux personnes à mobilité réduite, en fonction des conditions métérologiques et si assistance, même si certains tronçons présentent une déclivité plus forte.
PLAN IGN
PHOTOS AERIENNES / IGN
OPEN STREET MAP
Dès que vous entrez dans le bois, vous plongez dans un espace de ressourcement, de détente et dans un bain sonore ! Une facette importante de cette forêt est la richesse de son avifaune. Le bois accueille une soixantaine d'espèces nicheuses, très actives à certains moments de l’année. Les oiseaux les plus typiques sont les pics, en particulier le pic épeiche, le pic noir, très souvent observé dans le massif, et le pic mar, d'apparition relativement récente en tant que nicheur. Les pics ne possèdent pas de chant au sens strict. Ils marquent leur territoire au printemps par le tambourinage. L’oiseau choisit une branche qu’il frappe violemment du bec en coups rapprochés qui peuvent s’entendre à plus d’un kilomètre. Tout au long de la balade, vous verrez plusieurs arbres morts dont les troncs ont été torpillés. En été, les pics se nourrissent d'insectes xylophages qu'ils recherchent en martelant les troncs, un comportement nettement moins puissant et régulier que le tambourinage. En saison hivernale, ils deviennent végétariens omnivores, grappillant toute nourriture disponible.
Le bois de Lauzelle remplit des fonctions en lien avec les objectifs de l'Université. Au cours de votre balade, vous croiserez sans doute l’un ou l’autre étudiant. Ce bois constitue un véritable laboratoire didactique où des essais sont réalisés, par exemple sur la résistance à la sécheresse, aux changements climatiques ... Il remplit aussi des fonctions paysagères ou sociales. Tout au long du parcours, plusieurs panneaux didactiques informent les centaines de visiteurs et visiteuses qui fréquentent chaque jour le site.
Le ruisseau du Blanc-Ry nait de la convergence de nombreuses sources. Long d’environ 1 km, il se jette dans la Dyle à hauteur de Limelette. Autrefois, le Blanc-Ry alimentait plus en aval une courroierie et actionnait un bélier hydraulique, une sorte de pompe pneumatique, qui fournissait le réservoir du château de Saint-Jean des Bois. Sa qualité biologique remarquable explique la présence importante d'écrevisses et de gammares (crevettes d’eau douce). Depuis plusieurs années, un invité surprise participe à l'entretien écologique de nos zones humides. L'ingénieur hydraulique surnommé “castor” y réalise çà et là des barrages au moyen de bois rongés soigneusement.
A partir de ce point, suivez le circuit balisé vert, appelé “circuit Forêt”. Plusieurs pièces d’eau ont été aménagées pour favoriser l’installation de la faune aquatique dont la grenouille rousse, le crapaud commun, le crapaud accoucheur (alite), le triton alpestre, le triton palmé, le triton ponctué et la salamandre terrestre. Ces amphibiens en voie de disparition sont heureusement en pleine expansion dans le bois de Lauzelle. En février-mars, vous pouvez apercevoir, dans le bois, la migration de la majorité de ces espèces. Afin de les protéger, la zone des mares est fermée au public durant celle-ci. Trois espèces de reptiles habitent le massif, à savoir l'orvet fragile, la couleuvre à collier et le lézard vivipare.
L’abondante végétation (iris, massette à large feuille, jonc des chaisiers...) qui garnissent les berges est propice au développement des odonates, mieux connus sous le nom de demoiselles et libellules. Pour les distinguer, regardez leurs ailes : les demoiselles ont les ailes antérieures et postérieures de même forme tandis que les libellules ont les ailes postérieures plus larges. Ces insectes capturent leurs proies en vol (mouches, moustiques, papillons...). Les œufs donnent naissance à des larves (nymphes), qui sont de véritables carnassiers.
Tout au long du parcours, vous pourrez constater le maintien d'arbres morts, de petite ou grosse dimension. Ils permettent d'accueillir énormément d'espèces dans leur recherche de gîte et de nourriture.
La zone située en contrebas du sentier du 550e est gérée dans un objectif exclusivement écologique : c’est le paradis des rouges-gorges, des troglodytes, des merles, des fauvettes à tête noire ainsi que des fauvettes des jardins, des tarins des aulnes et des bécasses des bois. Les essences ligneuses de ce site sont lacustres : saules, frênes, érables sycomores et aulnes. Seul petit feuillu portant des cônes, ce dernier attire le tarin des aulnes, dont vous pourrez, avec un peu de chance, entendre le chant résonner dans les hautes frondaisons.
Vous pourrez peut-être observer un chevreuil dévalant la pente vers les zones humides où il pourra s’abreuver. C’est aussi dans cette zone qu’il mettra bas au printemps après une gestation différée. En effet, l’accouplement a lieu fin juillet/début août mais les ovules fécondés restent au repos durant 4 mois avant que la vraie gestation, qui durera 5 mois, ne commence. La nourriture principale du chevreuil se compose généralement de bourgeons et de feuilles d'arbres, ce qui peut causer des dommages à la régénération naturelle et aux plantations forestières. Il se nourrit également, à tout moment, de quelques graminées tendres ou jeunes feuilles de ronces.
Le bois de Lauzelle présente une grande diversité de biotopes, parfois sur de courtes distances, en raison des différents types de sols rencontrés et de leurs expositions. Ce phénomène est particulièrement visible au niveau de ce vallon, l'un des principaux du bois. La variation topographique et la diversité des sols ont permis l'établissement d'une succession de peuplements en harmonie avec les conditions locales. Ce mélange intime, souvent pied par pied, engendre au printemps, lors du débourrement, et en automne, lors du jaunissement des feuilles, une mosaïque de couleurs qui rend cette partie du bois particulièrement intéressante.
Sur votre droite, vous traversez une futaie à dominance de hêtres. Cette essence d’ombre intercepte la lumière et acidifie le sol, tout comme le résineux, réduisant le développement des strates inférieures. Son bois a de multiples utilisations : construction, ameublement, charbon de bois ... Dans ce paysage, les oiseaux sont surtout arboricoles : mésange, grimpereau des jardins, pic noir, sittelle torchepo. La sittelle doit son nom à son habitude de maçonner l’entrée de sa cavité à l’aide de boue séchée, interdisant l’entrée aux divers prédateurs.
Ces plantations de hêtres datent de la fin du 19e siècle. Jadis, les forêts brabançonnes (bois de Lauzelle, bois d'Héverlée, forêt de Meerdael et forêt de Soignes) se rattachaient à la grande forêt charbonnière qui commença à être défrichée à l'époque mérovingienne. Ces défrichements s'intensifièrent du 11e au 13e siècle. D'après la carte de Ferraris, le bois de Lauzelle était exclusivement formé de feuillus au 18e siècle et était traité en régime de taillis sous futaie. Vers les années 1880, des surfaces importantes furent replantées notamment avec du hêtre, chêne indigène, chêne d'Amérique, frêne, bouleau ou pin sylvestre.