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La balade commence à deux pas de l’Espace muséal Emile Verhaeren , au pied du monument commémoratif. Sur le parcours, vous rencontrerez ici et là quelques blocs de pierres, à même le sol, gravées des vers de l’auteur. Essentiellement boisée, la balade longe le cours de la Grande Honnelle entre des rochers escarpés jusqu'au célèbre Caillou- qui-Bique. Après avoir franchi la rivière, cette courte randonnée traverse les champs du village de Roisin.
Ce circuit a été conçu par René Vandevoir et géré par la Province du Hainaut. Infos au point de départ de la promenade (Centre provincial Le Caillou et Espace muséal Emile Verhaeren).
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PHOTOS AERIENNES / IGN
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Émile Verhaeren est né à Saint-Amand le 21 mai 1855 au bord de l’Escaut.
Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, il pratique le vers libre et parle avec beaucoup de lyrisme des grandes villes et traduit dans son œuvre la beauté de l’effort humain.
En 1899, il découvre le Caillou-qui-Bique. Charmé par cet endroit, il y reviendra durant 15 ans.
Plusieurs poèmes d’amour se réfèrent à la maisonnette du Caillou.
Ami personnel du Roi Albert Ier et de la Reine Elisabeth de Belgique, Émile Verhaeren a côtoyé les plus grands : Rodenbach, Mallarmé, Verlaine, Ensor, Rodin, Zweig ou Toulouse-Lautrec, ...
Émile Verhaeren, personnalité européenne fera connaître Roisin au monde intellectuel.
Ce bout du monde, carrefour invisible de l’Europe disait Stefan Zweig (écrivain allemand, traducteur de Verhaeren et fervent admirateur).
Européen convaincu, Verhaeren donne de multiples conférences et c’est en revenant de l’une de celles-ci qu’il trouve accidentellement la mort en gare de Rouen en 1916.
C’est 4 jours seulement avant l’armistice de 1918 qu’un incendie ne laissera que les murs de la demeure champêtre qu’il occupait avec son épouse. Il faudra plus de 10 ans pour que le projet de reconstruction de la maison du poète voie le jour. Un espace muséal occupe maintenant la « maison Verhaeren ».
Quelques recueils célèbres :
Les Flamandes (1883)
Les Soirs (1887)
Les Campagnes hallucinées (1893)
Les Villes tentaculaires (1895)
Les Heures Claires (1896)
La Multiple splendeur (1906)
Son mausolée se trouve sur les bords de l’Escaut à Sint-Amands (Flandre Occidentale).
La Commune de Honnelles et l'ASBL "Mémoir d'Emile Verhaeren à Roisin" a consacré, durant l’année 2016, une multitude d’activités pour commémorer le centième anniversaire de la mort de son célèbre poète belge.
Émile Verhaeren vint pour la première fois au " Caillou " en 1899. A cette époque, le poète surmené, avait besoin de repos au sortir d'une grave crise de neurasthénie qui nous a valu " Les Débâcles" et les Flambeaux Noirs". La veuve de Roodenbach ( originaire de Frameries ) lui découvrit, sur les bords de la Honnelle le coin dont il devait faire son " havre de grâce ".
Avec une fidélité rigoureuse, Verhaeren y séjourna chaque année dès les premiers jours de mars aux derniers jours de mai, et d'août à novembre.
Après la guerre 14-18, du cottage de Verhaeren ne subsistèrent que des murs branlants. Quelques objets métalliques furent retrouvés dans les décombres, ainsi que l'encadrement, partiellement carbonisé de la grande glace Empire qui garnissait la cheminée du cabinet de travail et un plâtre de Montald miraculeusement intact.
Restauré en 1928, le cottage fut rétabli dans son architecture primitive avec cette différence toutefois que la tuile remplaça l'ardoise dans la couverture. Petit à petit, grâce à la pieuse et intelligente activité de la veuve du poète et de Madame Dupriez, et grâce, aussi, à la générosité de mécènes qui donnèrent des objets ayant appartenu à Verhaeren, le bureau a été reconstitué. S'il est vrai que cette reconstitution a dû être faite en grande partie au moyen de meubles et de souvenirs de provenances diverses, l'aspect général du bureau a été fidèlement reproduit suivant les indications précises fournies par de nombreux croquis dus à la plume de la veuve du poète.
Ces croquis figurent parmi les archives du musée.
"Vous m'avez dit, tel soir, des paroles si belles
que sans doute les fleurs qui se penchaient vers nous,
soudain nous ont aimés et que l'une d'entre elles,
pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux.
Les heures d'après-midi
"L'amour est une charité infinie."
A Marthe Verhaeren
"Elle est humble, ma porte,
et pauvre, ma maison
mais ces choses n'importent"
Les flammes hautes
"Dites aimer l’élan qui refoule les doutes
dites avoir peur de s'attarder en route
aimer toute œuvre ou s’ébauchent les destinées
et pour les jours où reviendraient l'ombre et l'effroi
nourrir toujours, armer toujours au fond de soi
une confiance acharnée"
Les rythmes souverains
"Dès le matin, par mes grand'routes coutumières
qui traversent champs et vergers
je suis parti clair et léger
le corps enveloppé de vent et de lumière"
Les forces tumultueuses
"Pour vivre clair, ferme et juste,
avec mon coeur, j'admire tout
ce qui vibre, travaille et bout
dans la tendresse humaine et la terre auguste"
La multiple splendeur
"Mon pays tout entier vit et pense en mon corps,
il absorbe ma force et sa force profonde
pour que je sente mieux à travers lui le monde
et célèbre la terre avec un chant plus fort"
Les plaines
"Je suis le fils de cette race tenace
qui veut, après avoir voulu
encore, encore et encore plus !"
Les forces tumultueuses
"J'aime et je suis les humbles sentes
qui vont d'un clos à d'autres clos,
ou descendent le long de l'eau
vers les grottes retentissantes."
Les flammes hautes
"Je vous aime, gars des pays blonds, beaux conducteurs
de hennissants et clairs et pesants attelages,
et vous, bûcherons roux des bois pleins de senteurs,
et toi, paysan fruste et vieux des blancs villages...
Je vous sens en mon coeur, puissants et fraternels !"
La multiple splendeur
"Dites, marquer son pas dans l'existence vraie
par un chemin ardu vers un lointain accueil
n'ayant d'autre arme au front que son lucide orgueil...
Aimer avec ferveur soi-même en tous les autres
qui s'exaltent de même en de mêmes combats"
La multiple splendeur
"Celui qui me lira, dans les siècles, un soir...
Qu'il sache, avec quel violent élan, ma joie
s'est, à travers les cris, les révoltes, les pleurs,
ruée au combat fier et mâle des douleurs,
pour en tirer l'amour, comme on conquiert sa proie"
Les forces tumultueuses
"Depuis que je me sens
n'être qu'un merveilleux fragment
du monde en proie aux géantes métamorphoses,
le bois, le mont, le sol, le vent, l'air et le ciel
me deviennent plus fraternels
et je m'aime moi-même en la splendeur des choses."
Les flammes hautes
"Oh ces marches à travers bois plaines, fosses,
où l'être chante et pleur et crie
et se dépense avec furie
et s'enivre de soi ainsi qu'un insensé ! "
Les forces tumultueuses
"L'entendez-vous, l'entendez-vous
le menu flot sur les cailloux ?
Il passe et court et glisse,
et doucement dédie aux branches
qui sur son cours se penchent,
sa chanson lisse."
Les blés mouvants
Ce poudingue (sédiment de roches dures), vieux de 370 millions d’années, a une hauteur de plus ou moins 25 mètres.
Selon la vieille croyance populaire, ces roches auraient, pour la plupart, une origine diabolique.
La légende raconte qu’en ce temps-là, Satan est prêt à tout pour s’opposer au dessein de l'Abbé Ghislain d’édifier l’abbaye d'Usidongue (actuellement Sainst-Ghislain).
Le Diable se met donc en route avec, sur l’épaule, un énorme rocher avec lequel il compte bien détruire l’édifice gênant. Son périple passe par la vallée de la Grande Honnelle où il aperçoit un pauvre qui hère, aux chaussures usagées, chargé d’un grand sac assez encombrant.
Le Diable le questionne sur la distance qu’il lui reste à parcourir jusqu’à Stavelot. Ce qu’il ignore c’est que le pauvre homme est un messager de l'Abbé Ghislain, voire l'Abbé Ghilain lui-même. Ce dernier lui dit venir d'Ursidongue et fait la description d’un voyage tellement long qu’il a usé un nombre incalculable de chaussures, bottes, souliers et sandales qu’il déverse de son sac.
Satan, découragé et dépité, décide alors d’abandonner le rocher au bord de la rivière. Et depuis lors, le Caillou ... bique en Haut-Pays !
"Oh ! La ferveur dont on réchauffe chaque idée
pour que la vie entière en soit élucidée,
pour que chaque acte, illimitant la confiance,
s'éclaire enfin d'un plus beau feu de conscience."
A la vie qui s'éloigne
"Admirez l'Homme et admirez la terre,
et vous vivrez ardents et clairs."
"Toute la vie est dans l'essor"
La multiple splendeur - Les forces tumultueuses
"Ce qu'il nous faut tous, c'est quelque haut désir
que forment les aïeux et dont leurs fils s'enflamment
pour qu'a travers les temps se concentrent les âmes
autour d'un fier espoir qui ne veut pas mourir."
A la vie qui s'éloigne
"Je serai dans le corps, dans les mains, dans la voix
de ceux qui, malgré l'Homme, obstinément espèrent
et façonnent leur être ardent, quoique éphémère,
à ne vivre que pour l'effort et pour l'exploit"
Les flammes hautes
"Je vis parmi les fleurs, les ruisseaux et les arbres,
la forêt est un monde et sa vie est la mienne,
mon cœur, je l'ai rempli du beau tumulte humain"
Les flammes hautes
"Homme, si haut soit-il ce mont inaccessible,
ou ton ardeur veut s'élancer
ne crains jamais de harasser
les chevaux d'or de l'impossible"
Les forces tumultueuses
"J'existe en tout ce qui m'entoure et me pénètre.
Gazon épais, sentiers perdus, massifs de hêtres
eau lucide que nulle ombre ne vient ternir
vous devenez moi-même étant mon souvenir."
La multiple splendeur
"Ma maison semble un nid doucement convoité
par tout ce qui remue et vit dans la lumière"
La multiple splendeur
"Le travail large et clair qu'ont illustrer nos mains,
Qu'il tente et magnifie et unisse soudain
Les vôtres !
Ayez des cœurs plus hauts, des gestes plus parfaits,
Et faites, mieux que nous, ce que nous avons fait"
A ceux qui viennent
"Je regarde rentrer chez moi tout l'horizon
À chaque heure du jour, en ouvrant ma fenêtre;
Et la lumière et l’ombre et le vent des saisons
Sont la joie et la force et l’élan de mon être."
Les flammes hautes