PLAN IGN
Partant du pont de la Semois à Villers-Tortru, ce parcours arrive dans le centre de Vance en passant par la rue du Ban de Villers. Les voies sont bien empierrées ou macadamisées et sans trafic important. Le parcours permet de découvrir la campagne au nord de Vance, il fait partie du réseau "ADEO" créé par le groupe Mobilité Douce d'Etalle et visant à créer des liaisons "douces" entre les villages de la commune.
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PHOTOS AERIENNES / IGN
OPEN STREET MAP
Le trajet démarre du pont sur la Semois au sud du hameau de Villers-Tortru. Prenez la route vers le nord, sans partir sur les routes du petit village à l'est.
En 1282, la chartre de mise à la loi de Beaumont signale Viller et Torterut. Il y avait en effet primitivement deux localités : Viller qui n’était peut-être qu’un établissement agricole de deux ou trois maisons et Torterut ou Torteroit. Des deux localités réunies le comte Henri III et Thierry ou Thirion de Sainte-Marie firent ce que l’on appelait une ville neuve, dont ils se partageaient les revenus à parts égales. Dès lors, la conjonction "et" devenait inutile, on la supprima dans la suite et l’on dit Viller-Tortru. Viller vient du latin vilare qui signifie domaine rural et Torteru pourrait venir du latin tortus, qui signifie tortueux et du roman ru, ou ruisseau. De fait, le ruisseau nommé Tortru, qui se jette dans la Semois à Villers-Tortru, est réellement tortueux. Une hypothèse plus plausible pour expliquer l’origine de Torterut est un dérivé de tourterelle (en roman : tortre), oiseau qui affectionne un petit bois voisin. La tourterelle serait à Tortru ce que le merle est à Chantemelle.
Les deux coseigneurs de Vance (Aubert et Thirion) convinrent, fin du XIIIe siècle, qu’ils feraient édifier un moulin à Villers-Tortru "par leurs communes dépenses". L’entité n'avait plus alors la dimension d'un hameau, il y avait alors 32 feux bourgeois, chiffre qui étonne par son ampleur quand on sait quelle dimension modeste l'entité eut aux siècles suivants. L’indication de l'emplacement du moulin est donnée par Massonnet qui écrit que "la Semois reçoit le gros ruisseau appelé canal d’écoulement qui draine, depuis Sampont, les eaux des marais, et qui actionnait autrefois le moulin banal de Villers-Tortru". Effectivement, c’est presqu’au croisement de la route de Villers avec la Semois que Vander Maelen situe le moulin. Il semble qu'il il ait été transformé en scierie, puis démoli en 1870.
Poursuivez votre parcours vers le nord, sur la route qui sort de Villers-Tortru et qui devient un chemin de terre.
Située sur la route principale de Villers-Tortru, à l’extrémité ouest de la boucle que forme la route, la potale de la Vierge est constituée d’une niche maçonnée, en pierre du pays et d’une statue de Notre-Dame de Beauraing en pierre blanche.
Chemin menant de Vance au territoire de Villers (Tortru). Du temps de la féodalité, le ban signifiait l’ensemble des vassaux tenus au service des armes envers un suzerain et par extension, la convocation de ceux-ci dans ce but. Ban date de la fin du XIIe siècle et provient de l’ancien allemand ban. Le terme dialectal ban signifie encore aujourd’hui le territoire communal. Donc, l’expression ban de Villers veut dire territoire de la commune de Villers.
Ce ruisseau, à 200 mètres à l'est de notre parcours, forme la limite entre Villers-Tortru et Sampont et donc entre la commune d'Etalle et celle d'Arlon. Son nom, à consonnance germanique (littéralement : Rouge ruisseau), montre que dès cette limite, le territoire appartient à l’Arelerland (pays d’Arlon) avec le luxembourgeois comme langue vernaculaire traditionnelle. Les terrains aux alentours sont fort humides. En témoignent le nom des lieuxdits, tels que "le Bru de Villers", "Bru" dérivant de brul, brou, breucq qui signifie marais ou terres humides et de grande étendue.
Vous prendrez la rue de Habay sur votre gauche, sur environ 170 mètres.
Le chemin traverse ce ruisseau qui prend sa source à proximité, dans un pré où poussait un chêne, et qui se jette dans la Semois 600 mètres plus au sud, dans la zone de la réserve naturelle des marais de Vance. A proximité de notre parcours, on peut relever "La Truche de la Croix", avec truche ou trûche voulant dire terre inculte, pré sec et devenu sauvage, servant de pâturage. En français, on dirait "friche". Mais aussi "A Fève Moulin", probablement un terrain où l’on cultivait des féverolles (fèves) non loin du moulin banal de Villers-Tortru.
Prenez la première à droite, c'est la rue du Bochelet, dont le nom s'inspire du patois bochlet signifiant petit bois, bosquet, et qui est le nom du lieu-dit. Poursuivez cette route sans prendre à droite vers la rue de la Fontaine.
Ruisseau qui alimentait le vivier le prêtre, ayant appartenu jadis à un curé de Vance. Comme dans beaucoup de communautés de la vallée de la Semois en effet, existaient autrefois à Vance des étangs, la plupart créés artificiellement, où se faisait l’élevage du poisson. Leur raison d’être était avant tout de créer une ressource alimentaire à des époques où les vivres étaient rares et assez peu variées. Le ruisseau du vivier prend sa source tout à fait à l’ouest de Vance, un peu au nord de la N83, près des étangs au lieu-dit "la Fontaine des Carpes". Le terrain au nord de notre parcours s'appelle "pré au vachette". On devrait probablement dire "aux vachettes". Les vachettes ou vachots sont les noms donnés dans certaines régions wallonnes aux colchiques d’automne, qui croissent aisément dans les prairies humides. Un peu plus loin, le lieu-dit s'appelle "Aux Pisses", de la même étymologie que les mots fréquents pisserotte, pisselotte, signifiant sources jaillissant en jets. Ici, lieu où suintes plusieurs petites sources.
En quittant la rue du Bochelet, empruntez la rue des Roses légèrement sur votre gauche.
Cette croix est d'une facture identique à celle de la croix Kelner. Elle est située au "Bochelet", à gauche du carrefour de la rue d'Habay et de la rue du Gibet. Elle était entourée de trois beaux tilleuls plus que centenaires, abattus en 2017. L'autorisation d'ériger cette croix fut donnée le 30/10/1852 par le conseil communal de Vance à la famille Orban en reconnaissance de la guérison du fils qui tombait dans des crises d'épilepsie, Isidore Orban, qui devin par la suite, de 1904 jusqu'à sa mort en 1915, bourgmestre de Vance.
Engagez-vous vers la rue du Centre et vers l'école, ce sera là la fin de ce parcours.
Deux hêtres communs (Fagus sylvatica), près du n°25 rue du Gibet, sont remarquables par leur intérêt paysager.
Cette ferme tricellulaire date de la première moitié du XIXe siècle. Elle a probablement été épargnée par l’incendie de 1848. Moellons sous cimentage, calcaire peint ; soubassement en faux-appareil ébauché du XIXe siècle. Logis d’une travée de deux fenêtres, portes liées par un pilier, baie d’étable récente, arc de grange légèrement brisé, fenêtres plus tardives au mur-pignon.
Au centre de Vance, rue de la Fontaine, se trouvent deux bacs en pierre, qui ne sont plus alimentés en eau et qui constituaient la fontaine-lavoir du village. Ils sont situés sur une placette entourée de murs.
Cette ferme quadricellulaire est située au fond de la rue de la Fontaine. Elle date de la première moitié du XIXe siècle. Le logis est à gauche d’une travée de deux fenêtres -répétée à l’arrière et au mur-pignon-, portail de réemploi avec chambranle à tore et linteau fouillé en table, orné d’un cartouche millésimé "1609". Porte de grange à linteau de bois, baie d’étable plus tardive, porte à demi obturée ; gerberesse et baie de comble (anciennement) liées à la corniche calcaire profilée en talon. Petites baies carrées et rectilignes au pignon, baie "technique". Linteaux droits pour l’ensemble. Annexes diverses. Croupette en toiture.
Cette ferme quadricellulaire de la première moitié du XIXe siècle est située à l’angle de la rue de la Fontaine et de la rue des Roses. Le logis est à droite, d’une travée de deux fenêtres avec porte ; baie d’étable plus tardive ; arc de grange surbaissé. Prolongement à gauche en retrait. Corniche calcaire en doucine. Mur-pignon droit à boutisses ; travée de deux fenêtres ; four à pain en forme d’abside (demi-cylindre). Elévation arrière avec trois fenêtres de logis sur deux travées et deux niveaux ; porte et petite baie agricole. Corniche en bois en quart-de-rond ; croupe et croupettes en toiture.
Au milieu du triangle de la rue des Roses, ce bâtiment d’école est de style néo-classique et date de 1833, avec un millésime dans un cartouche au-dessus de la porte. Six travées sur un niveau et demi. Linteaux droits, appuis saillants sur cavet. A gauche, agrandissement terminé en 1861 dans le même style, mais avec une harpe médiane au montant ; travées inégalement occupées sur deux niveaux. Abside à trois pans au mur-pignon. Pour l’ensemble, élévations remaniées à l’arrière. Corniches calcaire en doucine, croupettes en toiture.