Circuit des Vallées

Le thiers du moulin est le chemin qui menait les habitants de Villers au moulin Haidon, moulin banal du village. Au Moyen Âge, tous les habitants de la seigneurie étaient tenus de moudre leur grain à ce moulin moyennant une taxe. Cette obligation était une des banalités imposées par le seigneur du village, le chapitre Saint-Barthélemy.

C’est autour de l’église Saint-Martin que s’est formé au Haut Moyen Âge (période carolingienne), le noyau originel de Villers-le-Bouillet. Le toponyme (nom de lieu) Villers renvoie au nom latin « villa » qui signifiait à cette époque grand domaine. La plupart des grosses fermes en quadrilatère du village s’articulent autour de l’édifice religieux. On dénombre la ferme du chapitre, exploitation des seigneurs du village, le chapitre Saint-Barthélemy, la ferme de la Croix qui a appartenu à divers membre de l’élite paysanne dont la famille delle Préalle. La ferme de la dîme était la grange où le chapitre entreposait le produit de la dîme (redevance ecclésiastique qui comportait 1/10e de toutes les récoltes sur le territoire de la paroisse). La ferme Devillers était une ferme appartenant aux avoués d’Amay. Les bâtiments place de l’église appartenaient jadis au même ensemble connu sous le nom de la ferme Dechesne. Quant à la ferme Vandereycken, c’est une des plus anciennes fermes du village avec la ferme du chapitre. Ses parties les plus anciennes remontent au début du XVIIe siècle.

Plus connue sous le nom de la ferme Devillers, est un quadrilatère comme on a coutume d’en voir en Hesbaye. Son existence remonte au Moyen Âge mais ses bâtiments ont été reconstruits entièrement vers 1721. Les avoués d’Amay étaient les protecteurs de biens ecclésiastiques à l’origine. On remarquera aussi le donjon-porche surmonté d’un colombier. Le second porche vers l’église permet de sortir les chariots sans être obligés de manœuvrer dans la cour.

La ruelle derrière les courtils porte bien son nom puisqu’elle suit les différents jardins situés derrière les habitations de la rue de Waremme. Autrefois, les habitants travaillaient principalement aux champs et avaient à cœur de compléter leur ordinaire. Par des produits qu’ils cultivaient sur la parcelle attenante à leur maison. De ce sentier on a une très belle vue sur le hameau du Fays, nom qui vient du latin fagus qui signifie hêtre. Ce bois de hêtre a sans doute été défriché au Moyen Âge en pleine expansion de la population. Une importante population s’y est fixée au XIXe siècle.

Le hameau de Halbosart, est également un hameau créé de toute pièce au Moyen Âge après des défrichements. Il accueillit une population ouvrière assez importante à l’époque de l’exploitation des houillères. Il ne reste malheureusement plus qu’un terril arasé comme témoignage de ce travail qui fut à la base d’un développement économique important pendant la révolution industrielle. Beaucoup de petites maisons témoignent de l’habitat des ouvriers qui construisaient des annexes au fur et à mesure de leurs besoins. Les transformations sociales donnèrent naissance à des infrastructures populaires importantes comme les coopératives, écoles ou les maisons du peuple. Le clergé fut aussi soucieux de son influence sur la nouvelle population villersoise. D’où la construction en style néogothique, de la chapelle Saint-Joseph en 1894.

Le Fonds humide de la marexhe fait référence comme son nom l’indique à un lieu marécageux. Lors des périodes de pluies d’énormes mares se forment dans les prairies. Aujourd’hui ce lieu est un des plus beaux sites naturels du village. Autrefois, c’étaient des terres improductives pour la culture.

La rue Mabiets longe un bois qui appartint jadis aux moniales du Val Notre-Dame. On y trouve des exploitations de moyenne importance dont beaucoup furent érigées au XIXe siècle.

L’ancienne ferme de la Kiviétrie ou converterie fut bâtie un peu à l’écart du centre villageois par les moines du Neufmoustier. Elle servit de grange aux moines convers, moines de seconde zone qui étaient affectés aux travaux des champs. Au XVIIe siècle, on exploita le charbon dans la propriété. Au XIXe siècle, le charbonnage connut une assez grande importance et à l’ancienne ferme on adjoint un château néo-classique sans doute habitation du propriétaire du charbonnage avant d’être celle du notaire Farcy.

La croix chabot est une croix d’occis comme on en rencontre un peu partout en Wallonie et qui rappelle la mort accidentelle d’un habitant. Ici, le dénommé Chabot, fermier à Celles, fut écrasé par son cheval.

Le patronyme saint Martin atteste de l’ancienneté de la paroisse qui remonte à l’époque carolingienne. Les parties les plus anciennes de l’église datent du XIIIe siècle (chevet). L’ensemble a été rebâti vers 1530. La tour servait de défense pour les villageois en même temps que le cimetière, jadis emmuraillé. A côté de l’église le presbytère est une construction en moellons de grès rehaussé d’un étage en briques. Le chapitre Saint-Barthélemy de Liège nommait le curé en même temps qu’il percevait la dîme.