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En parcourant cet itinéraire, vous découvrirez quatre des sept anciennes collégiales que compte Liège, dont la cathédrale Saint-Paul et la collégiale Saint-Jacques. Joyaux de l’architecture gothique, Saint-Jacques mérite le détour. Cet itinéraire vous emmènera également à la rencontre de lieux culturels emblématiques de Liège qui ont récemment profité d’une rénovation et d’une restauration : Université de Liège, Émulation, Opéra, Forum, Grand Poste ou encore La Cité Miroir. Enfin, après avoir traversé le cœur nocturne de Liège, le célèbre Carré et ses nombreux cafés, vous arriverez dans le cœur commercial de l’hyper-centre, formé par les rues Pont-d’Île, Vinâve-d’Île et le Passage Lemonnier.
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C’est sous l’épiscopat d’Éracle que fut fondée l’église Saint-Paul à la fin du Xe siècle. Elle fut reconstruite dans le style gothique à partir du XIIIe siècle. À la fin du XIVe siècle, presque l’intégralité de l’église était réédifiée à l’exception du cloître, édifié entre le XVe et le XVIe siècle, et de la tour. Cette dernière, commencée à la fin du XIVe siècle était encore inachevée lorsque la Révolution de 1789 éclata.
En 1803, alors que la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert n’était plus qu’un vaste champ de ruines, Saint-Paul fut élevée au rang de cathédrale à la suite du Concordat.C’est peu après cet événement que le clocher fut terminé. Par sa forme, il évoque celui de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert disparue. L’église a conservé de nombreuses œuvres remarquables dont des vitraux du XVIe siècle ou encore le magnifique Christ gisant de Jean Del Cour daté de 1696.
L’intérêt de la cathédrale ne se limite pas à la seule église, le cloître mérite aussi le détour. Outre de nombreuses pierres tombales dont celles d’anciens princes-évêques, il abrite également le Trésor de Liège. Grâce à ses 200 œuvres, ce musée permet de retracer près de 1000 ans d’art religieux et d’évoquer l’histoire de l’ancienne principauté épiscopale de Liège. Parmi les nombreuses pièces exposées, le reliquaire de Charles le Téméraire (XVe siècle) et le buste reliquaire de saint Lambert (XVIe siècle) sont à voir absolument.
Fondée en 1015, l’abbaye bénédictine de Saint-Jacques fut l’une des plus illustres abbayes de la principauté de Liège. Devenue simple collégiale à partir de 1785, elle fut transformée en écurie durant la Révolution. L’église fut rendue au culte à la suite du Concordat de 1801. L’imposante église est le principal vestige de l’ancienne abbaye, dont le cloître disparu occupait l’emplacement du petit parc situé juste à côté. Seul vestige roman, la tour, édifiée au XIIe siècle, est incomplète : les deux tours qui encadraient la petite partie centrale furent démontées au XVIIe siècle à la suite d’une forte tempête.
À l’exception du portique qui date de 1558 et trahit l’influence de la Renaissance italienne, le reste de l’édifice fut reconstruit entre 1514 et 1538 dans le style gothique flamboyant. Plus de 150 clefs de voûtes et de nombreux éléments sculptés, dont les 24 visages qui décorent la nef centrale, illustrent à merveille la richesse et l’exubérance de ce style majestueux.
À juste titre, Saint-Jacques est présentée comme l’une des plus belles églises de Belgique. Outre sa grande richesse architecturale, l’église conserve de nombreuses œuvres remarquables : des stalles du XIVe siècle richement décorées, une belle Vierge datée de 1523, d’élégants vitraux du XVIe siècle, un magnifique buffet d’orgues daté de 1600, ou encore des statues du grand artiste baroque Jean Del Cour, datant de la fin du XVIIe siècle.
L’ensemble actuel fut construit à l’initiative de Jean-Ernest de Surlet-Chokier au début du XVIIIe siècle. Il est composé de deux ailes séparées par une chapelle. À l’origine, le Vertbois était destiné aux incurables et aux filles repenties. Après la Révolution, les bâtiments connurent des affectations diverses. En 1950, à la suite des destructions de la seconde guerre mondiale, l’aile gauche fut complètement reconstruite. Enfin dans les années 1990, les bâtiments furent restaurés en vue d’y établir des institutions wallonnes.
Abritant aujourd’hui le Théâtre de Liège, ce bâtiment fut édifié pour la Société libre d’Émulation. Cette société savante fut fondée en 1779 sous le règne du prince-évêque Velbrück, souvent présenté comme le prince éclairé de la principauté de Liège. Le bâtiment initial fut incendié lors des événements tragiques de la nuit du 20 août 1914. Reconstruite dans le style classique durant les années 1930, la façade comporte de nombreux éléments décoratifs, dont des bas-reliefs évoquant les arts. La mention UTILE DULCI (joindre l’utile à l’agréable), devise de l’Émulation, les armoiries de la ville de Liège et du prince-évêque Velbrück sont également visibles.
Fondée en 1817 par le roi des Pays-Bas Guillaume Ier, l’université de Liège est l’aboutissement d’une longue tradition intellectuelle qui remonte aux origines de la principauté de Liège. À partir des années 1950, l’ensemble des facultés a migré progressivement vers les hauteurs de Liège, sur le site du Sart-Tilman. Seuls les services administratifs, le rectorat et la faculté de philosophie et lettres sont encore présents dans les bâtiments du centre-ville. Édifiée à la fin du XIXe siècle, l’entrée principale située place du 20-Août est surmontée de quatre statues représentant la philosophie, le droit, les mathématiques et la médecine. Quant aux deux statues dans les niches, l’une est une allégorie des arts et l’autre de l’étude.
Terminée en 1901, la Grand Poste a été réalisée d’après les plans de l’architecte Edmond Jamar dans le style néogothique. Pour l’extérieur du bâtiment, l’architecte s’est inspiré de la première cour du palais des princes-évêques. Les façades comptent de nombreux éléments décoratifs. Les six grandes statues évoquent des bourgmestres des XVe et XVIe siècles, et les neuf petites statues, le personnel des postes à la même période. Enfin, le bâtiment est décoré de nombreux blasons, dont plusieurs évoquent d’anciens territoires de la principauté de Liège, comme le duché de Bouillon, le marquisat de Franchimont, le comté de Looz ou encore le comté de Horn.Entièrement rénovée, La Grand Poste abrite désormais un espace de coworking, une brasserie et un food market.
Cette collégiale fut fondée en 987, sous le règne du prince-évêque Notger. Victime d’un incendie provoqué par la foudre en 1003, elle fut reconstruite au début du XIe. La tour fut édifiée entre le XIe siècle et le début du XIIe siècle. Connaissant de nombreuses modifications architecturales au cours des siècles, la collégiale se compose aujourd’hui d’une tour et d’une nef romanes, d’un chœur gothique et d’un intérieur baroque et rococo. Elle accueille également de nombreuses pièces remarquables comme un buffet d’orgue de la fin du XVIe siècle ou le retable de la Passion du Christ et de la vie de saint Denis. Véritable merveille de la première moitié du XVIe siècle, il illustre la transition entre le style gothique et Renaissance.
La statue d’André Grétry est l’œuvre de Guillaume Geefs. Réalisée en bronze, elle fut initialement installée en 1842, place du 20-Août. Ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard qu’elle fut déplacée devant le Théâtre Royal. Bien que le corps du compositeur repose à Paris, au cimetière du Père-Lachaise, le cœur de ce dernier figure dans le socle de la statue. Si le nom de Grétry est moins connu aujourd’hui, il fut à son époque un compositeur en vogue.
Avant la construction du Théâtre Royal inauguré en 1820, l’ancien couvent des dominicains occupait cet emplacement. Lors de la construction du théâtre, des colonnes de l’ancienne église des chartreux furent réutilisées et installées sur la façade du bâtiment. En 1930, à l’occasion de l’exposition internationale de Liège, un fronton fut installé sur la façade. Ce dernier, réalisé par Oscar Berchmans, représente des divinités antiques associées aux arts : Apollon, Athéna et Aphrodite. Le bâtiment abrite aujourd’hui l’Opéra Royal de Wallonie. Il a subi, de 2009 à 2012, une rénovation intérieure et extérieure. C’est lors de cette rénovation que fut ajoutée la partie moderne surplombant le théâtre.
Bâtiment contemporain, le cinéma Sauvenière dispose de quatre salles de cinéma, d’une brasserie, ainsi que d’espaces d’exposition. Sorti de terre en 2008, il a depuis remporté quatre prix d’architecture dont le prix de l’Urbanisme de la Ville de Liège (2009) et le prix belge pour l’architecture (2009). Il est également repris sur la liste des 40 bâtiments marquants de l’architecture belge au XXIe siècle. Le cinéma propose une programmation variée et de nombreux films en version originale.
Bains et Thermes de la Sauvenière
Inaugurée en 1942 durant l’occupation allemande, les Bains et thermes de la Sauvenière ont été édifiés à partir de 1938 dans le style moderniste. Principalement connu pour ses piscines, ce vaste complexe abritait également des salles de sports, des salles de danses, ou encore une gare de bus au rez-de-chaussée. Le bâtiment occupa cette fonction jusqu’en 2000 et fut rénové entre 2009 et 2013 afin de devenir La Cité Miroir. Cette transformation en un espace d’exposition a su préserver de nombreuses parties emblématiques du bâtiment, dont le grand hall d’un peu moins de 80 mètres de long qui abritait les deux grandes piscines.
La Cité Miroir
Inaugurée en 2014, La Cité Miroir accueille deux expositions permanentes qui interpellent et invitent à réfléchir. Alors que la première, Plus jamais ça ! revient sur les déportations nazies, la seconde, En Lutte, évoque le combat ouvrier. Des grandes expositions, des débats, mais aussi des spectacles sont régulièrement organisés dans ce lieu qui se veut un endroit d’échanges et de réflexions citoyennes ouvert à tous.
La collégiale fut fondée vers 980 par le premier prince-évêque Notger, qui s’y fit inhumer. Le plan de l’église s’inspire de la chapelle palatine de Charlemagne, aujourd’hui cathédrale d’Aix-la-Chapelle. L’édifice subsista jusqu’en 1754, époque à laquelle il fut rasé pour être remplacé par l’église actuelle. Seules la tour et certaines parties du cloître sont antérieures. De style roman, la tour abrite un carillon de 35 cloches. Le cloître, quant à lui, est un mélange des XVIe, XVIIIe et XIXe siècles. Il compte de nombreuses pierres tombales anciennes, dont certaines du XVe siècle. Mystère liégeois, l’emplacement de la sépulture de Notger est toujours inconnu. À l’intérieur, la Vierge de Saint-Jean (Sedes Sapientiae) et le calvaire constituent de beaux témoignages de la sculpture du XIIIe siècle.
Quartier ancien de la ville, on peut remarquer, au numéro 10 de la rue d’Amay, une luxueuse demeure patricienne du début du XVIe siècle, dite du seigneur d’Amay. Le Carré est aujourd’hui réputé pour sa vie nocturne. Depuis quelques années, la séparation jour/nuit du quartier se précise de plus en plus. Du côté du boulevard de la Sauvenière, on retrouve la partie nocturne avec ses bars, tandis que du côté de la cathédrale, le quartier compte de nombreuses boutiques.
Le Forum est une salle de spectacle construite en 1922. Son style architectural Art déco vaut à lui seul le déplacement. À l’intérieur, les murs et plafonds sont ornés de staffs peints. Ils combinent des ornements de style classique tels que des scènes figuratives, des motifs géométriques et floraux, le tout de style Art déco. Depuis son ouverture, chanteurs, danseurs, comédiens et humoristes se partagent les planches pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Abritant anciennement la brasserie du Forum, la salle fut transformée en cinéma, en 1947, et prit le nom de Churchill. La façade est remarquable par son vitrail et ses motifs floraux cimentés. L’ensemble est encore un bel exemple du style Art déco. En se dirigeant vers le prochain point, vous pouvez remarquer deux enseignes qui décorent des façades. La première, au n°22 de la rue du Pot-d’Or, a donné le nom à la rue. La seconde se situe au n° 41 de la rue Pont-d’île. Sur cette enseigne, on peut lire l’inscription : AU CIGNE 1690.
Pendant de nombreux siècles, le quartier entourant Saint-Paul formait une île séparée du reste de la cité par deux bras d’eau : le bras d’Avroy et le bras de la Sauvenière. Ces deux bras de la Meuse furent peu à peu transformés en boulevard durant le XIXe siècle. Des noms de rues témoignent encore de ce passé. Ainsi, la rue Vinâve-d’Île désigne la rue la plus importante, l’artère majeure du quartier de l’île et la rue Pont-d’Île doit son nom au pont principal qui reliait directement l’île au reste du centre-ville. Avec les rue avoisinantes, les rue Pont-d’Île et Vinâve-d’Île forment le principal pôle commercial du centre historique.
Réalisé par l’architecte Louis-Désiré Lemonnier en 1839, le passage qui porte son nom est, avec ses 160 mètres de long et ses 4 mètres de large, la première galerie couverte d’importance en Belgique. La galerie compte une cinquantaine de boutiques surmontées de trois étages. En 1937, elle fut rénovée dans le style Art déco par l’architecte Henri Snyers. Dans la rotonde deux divinités antiques veillent : Athéna et Hermès. Non loin de là, dans la rue Lulay-des-Fèbvres, la salle de spectacle Le Trocadéro est reconnaissable à son style Art déco. Comme le laisse deviner sa façade, Le Trocadéro est le plus parisien des cabarets liégeois.
Plus communément appelée la fontaine aux lions, cette fontaine n’a pas toujours été située à cet emplacement. Initialement édifiée en marbre, elle fut érigée à la fin du XVIIe siècle sur l’actuelle place de la Cathédrale et surmontée de la Vierge à l’Enfant, statue réalisée en 1696 par Jean Del Cour. En 1854, elle fut reconstruite à son emplacement actuel par l’architecte liégeois Julien-Étienne Rémont qui préféra le petit granit au marbre.